Dernière mise à jour à 10h40 le 30/01
Un employé de la ministère de la Santé prend part à une fumigation contre le moustique Aedes, vecteur du virus Zika, dans un quartier à San José, au Costa Rica, le 28 janvier 2016. |
Le virus Zika se propage de manière "explosive" sur le continent américain, et il pourrait se répandre encore davantage, justifiant un niveau d'alerte "extrêmement élevé", a déclaré jeudi un haut responsable de l'Organisation mondiale de la santé (OMS).
Ces propos ont été tenus par la directrice générale de l'OMS, Margaret Chan, lors d'un point d'information des membres du conseil de l'OMS à Genève sur la situation concernant le virus Zika, a déclaré le porte-parole de l'ONU, Stephane Dujarric, lors d'un point presse au siège des Nations unies à New York.
À la date de ce jeudi, des cas du virus Zika avaient été déclarés dans 23 pays et territoires de la région, a rapporté Mme Chan.
Les symptômes du virus Zika, qui se propage par les piqûres de moustique, comprennent fièvre légère, douleurs articulaires, démangeaisons, conjonctivite, maux de tête, douleurs musculaires et oculaires.
"Mme Chan a expliqué qu'une relation causale entre l'infection de ce virus et des malformations à la naissance ou syndromes neurologiques était fortement suspectée, même si elle n'est pas encore clairement établie", a indiqué M. Dujarric. "De plus, les relations possibles que l'on ne suspecte que depuis peu (entre Zika et d'autres pathologies) ont rapidement changé le profil de risque du virus, d'une menace mineure à un problème de proportions alarmantes".
Mme Chan a précisé que l'augmentation de l'incidence de microcéphalie était particulièrement alarmante, car elle représente un fardeau déchirant pour les familles et communautés affectées.
"L'OMS est profondément préoccupée par l'évolution rapide de la situation, et ce pour quatre raisons principales : son association possible avec des malformations à la naissance et syndromes neurologiques ; son potentiel de propagation internationale ; l'absence d'immunité dans les populations des régions nouvellement affectées ; et l'absence de vaccins, de traitements spécifiques, et de tests de dépistage rapide" contre cette maladie, a rapporté M. Dujarric.
"Les implications associées au phénomène météorologique d'El Nino cette année pourraient aussi augmenter fortement la population de moustiques dans de nombreuses régions", a indiqué le porte-parole.
Mme Chan réunira le 1er février à Genève un Comité d'urgence pour la réglementation de santé afin de discuter de ce virus et de l'augmentation observée des troubles neurologiques et malformations néonatales, afin de déterminer si cette épidémie constitue un cas d'urgence de santé publique de portée internationale, a-t-il dit.
Le virus Zika se transmet principalement par le biais des moustiques Aedes, qui transmettent également le chikungunya et les virus de dengue, et qui sont présents dans tous les pays d'Amérique sauf le Canada et la région continentale du Chili.
Il est fortement suspecté de provoquer des malformations à la naissance. En conséquence, il a été recommandé aux femmes du Brésil, de Colombie et du Salvador d'éviter de tomber enceintes pendant la durée de l'épidémie.
Le virus Zika a été isolé pour la première fois sur un singe de la forêt de Zika en Ouganda en 1947.