Présidentielles en Autriche : l'extrême-droite en tête, les partis traditionnels éliminés

Norbert Hofer, le candidat du parti d'extrême-droite FPO, arrivé en tête au premier tour.

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C'est un véritable séisme politique qu'a connu l'Autriche : l'extrême droite a remporté plus d'un tiers des voix à l'élection présidentielle dimanche et affrontera un candidat indépendant lors du second tour le mois prochain, après avoir éliminé des deux principaux partis du pays au premier tour. C'est le meilleur résultat du Parti de la liberté d'Autriche (Freiheitliche Partei Österreichs, FPÖ) dans une élection nationale après une campagne axée sur l'impact de la crise des migrants, qui a vu environ 100 000 demandeurs d'asile arriver en Autriche depuis l'été dernier.

Norbert Hofer, qui s'est appuyé sur une plate-forme anti-immigrés et anti-Europe, a remporté 36,4% des voix pour devenir chef de l'Etat. Il affrontera Alexander van der Bellen, ancien figure de proue du Parti Vert, qui a remporté 20,4%. Même si la présidence autrichienne n'est en grande partie qu'un rôle cérémonial, le fait qu'aucun des principaux partis au pouvoir depuis plus d'un demi-siècle ne seront présents pour l'élection du 22 mai prochain marque un changement majeur dans la politique autrichienne - ainsi que le rôle croissant de l'extrême droite en Europe.

Les membres du Parti social-démocrate de centre-gauche et du Parti populaire conservateur étaient au pouvoir quasiment sans interruption depuis la première année de l'instauration d'un vote populaire en 1951. Le président est chef de l'Etat, intronise le chancelier, a le pouvoir de révoquer le cabinet et est commandant en chef de l'armée. Pour Wolfgang Bachmayer, qui a fondé l'institut de recherche de marché OGM, le résultat de l'élection est « une gifle» pour la coalition gouvernementale. Ses commentaires ont été repris par l'analyste politique Peter Filzmaier, pour qui « Seuls ceux qui sont satisfaits votent pour un parti de gouvernement ou son candidat. Cette fois, les déçus ont voté pour Norbert Hofer ».