Dernière mise à jour à 08h37 le 28/04
Salah Abdeslam, soupçonné d'avoir joué un rôle majeur dans les attaques de novembre dernier à Paris par des militants islamistes dans lesquelles 130 personnes ont été tuées, a été extradé de la Belgique vers la France. Abdeslam, 26 ans, était le fugitif le plus recherché d'Europe jusqu'à sa capture à Bruxelles le 18 mars après une chasse à l'homme de quatre mois. Il a comparu devant les juges français plus tard dans la journée de mercredi. « Salah Abdeslam a été remis aux autorités françaises ce matin », ont annoncé les procureurs fédéraux de Belgique dans un communiqué.
Sa capture est intervenue quatre jours avant les attaques suicide à la bombe par des militants islamistes à l'aéroport international de Bruxelles et dans une rame de métro, qui ont tué 32 personnes. Frank Berton, avocat pénaliste français de grande envergure, a déclaré qu'il assurerait la défense d'Abdeslam et a rendu visite à son client pendant plus de deux heures la semaine dernière dans sa cellule de prison en Belgique avec avocat belge d'Abdeslam, Sven Mary. Présenté au juge d'instruction, il a refusé de parler pour l'instant et a été mis en examen entre autres pour assassinats à caractère terroriste et incarcéré dans une cellule de sécurité à la prison de Fleury-Mérogis.
Selon les enquêteurs, Abdeslam leur a dit qu'il avait organisé la logistique pour les attaques du 13 novembre à Paris et qu'il avait prévu de se faire exploser dans un stade ce jour-là, avant d'abandonner à la dernière minute. Il est soupçonné d'avoir loué deux voitures utilisées pour transporter les assaillants dans et autour de la capitale française. « Il m'a dit naturellement qu'il a des choses à dire et il les dira. Il veut parler », a déclaré maitre Berton. « Ce qui compte et ce qui importe pour nous, ses avocats, est tout simplement qu'il obtienne un procès équitable, qu'il soit condamné pour des choses qu'il a faites et non pas pour des choses qu'il n'a pas faites. C'est vital parce qu'il est le seul survivant », a-t-il dit à la chaine d'information BFM TV.
Le frère aîné d'Abdeslam, Brahim, avec qui il avait tenu un bar dans le quartier bruxellois de Molenbeek, a figuré parmi les kamikazes de Paris, où il s'est fait exploser dans un café. Salah pourrait être le 10e homme visé par une revendication de responsabilité de l'État islamique. La police avait trouvé un gilet explosif abandonné dans la banlieue parisienne. Jusqu'à son expulsion, Abdeslam avait été détenu dans une prison de la ville belge de Bruges. La semaine dernière, il a été mis en cause en Belgique pour une fusillade avec la police dans un appartement du Sud de Bruxelles, dans lequel ses empreintes digitales ont été trouvées quelques jours avant son arrestation finale.