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France: le gouvernement présente son plan de lutte contre la radicalisation djihadiste

Xinhua | 10.05.2016 08h19

Le Premier ministre français Manuels Valls a présenté lundi matin 80 mesures pour lutter contre la radicalisation djihadiste en mettant notamment l'accent sur la prévention, la détection et la prise en charge des personnes radicalisées.

"Le plan d'action contre la radicalisation et le terrorisme (PART) établit une stratégie globale : elle agit à la fois en amont, pour prévenir, détecter, traquer la radicalisation, et en aval, pour la combattre" et "agit, enfin, pour protéger les Français", a déclaré lundi Manuel Valls lors d'une allocution prononcée à Matignon.

Le plan gouvernemental se décline ainsi en trois volets : "prévenir et détecter la radicalisation", "combattre la radicalisation" et "protéger les Français".

Pour prévenir et détecter la radicalisation, l'exécutif prévoit "un ensemble de mesures sectorielles" qui "permettra d'agir ministère par ministère", a expliqué le Premier ministre, indiquant par exemple que "le contrôle des établissements hors contrat et de l'enseignement à domicile sera poursuivi et intensifié".

La détection passe aussi par la détection des déplacements et "il faut empêcher les terroristes de circuler, de trouver des armes, ou des financements", a indiqué Manuel Valls, précisant que "c'est l'objet du PNR français (registre des données des dossiers passagers qui prennent un avion en France) qui entrera progressivement en action cet été".

Par ailleurs, la détection de "la radicalisation en prison doit faire l'objet d'un traitement spécifique", a souligné le chef du gouvernement, annonçant qu'il a été décidé "de doter l'administration pénitentiaire d'un service de renseignement" et que "rien ne doit être négligé pour contenir l'influence d'imams autoproclamés, qui recrutent dans le milieu carcéral".

Pour combattre la radicalisation, le Premier ministre a indiqué qu'il faut poursuivre l'action internationale et militaire contre les sanctuaires terroristes, justifiant l'engagement de "ses forces armées en Afrique et au Levant".

Il a également insisté sur la nécessité de renforcer la surveillance et la lutte contre les filières terroristes et la prise en charge des personnes radicalisées, annonçant par exemple la création d'un "centre de citoyenneté et de réinsertion" cet été, avec pour objectif d'en créer un par région "d'ici à la fin 2017".

"Combattre la radicalisation, c'est enfin construire de puissants contre-discours, contrecarrer la propagande djihadiste et salafiste, casser cette entreprise d'embrigadement à grande échelle", a estimé Manuel Valls, annonçant également vouloir renforcer la "recherche sur le terrorisme et la radicalisation".

"La mission de l'Etat est de fournir à la recherche publique les moyens d'investir ce terrain d'étude encore pionner, par des créations de postes, l'attribution de bourses de recherches, ou encore la création d'un Conseil scientifique", a-t-il expliqué.

Enfin, pour "protéger les Français", le gouvernement continuera entre autres de protéger les sites sensibles, comme les lieux de grand passage, les gares, les aérogares, mais aussi les sites SEVESO (présentant des risques d'accidents majeurs), les sites militaires, les commissariats de police ou encore les casernes de gendarmerie.

Le plan gouvernemental comporte en réalité 30 mesures déjà en place et cinquante nouvelles mesures pour lesquelles 40 millions d'euros supplémentaires seront débloqués d'ici 2018.

Ainsi le plan prévoit-il de "doubler en deux ans les capacités de prise en charge des jeunes actifs dans les réseaux djihadistes ou susceptibles de rejoindre leurs rangs", écrivait lundi le journal Le Monde.

(Rédacteurs :Qian HE, Guangqi CUI)
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