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Loi Travail : le bras de fer entre syndicats et gouvernement se poursuit en France

Xinhua | 25.05.2016 13h37

Face au refus du gouvernement de retirer le projet de loi Travail malgré les manifestations multiples, les syndicalistes ont appelé à un blocage des raffineries et dépôts de carburant depuis le week-end dernier, occasionnant une pénurie de gasoil dans toute la France. Une situation qui a fait réagir les autorités qui promettent de faire rétablir l'ordre.

De longues files d'attente devant des stations d'essence en rupture de stook, tel est le décor dans les rues de Paris mais aussi à l'intérieur du pays.

Depuis le week-end dernier, les travailleurs des sites pétroliers et les routiers ont bloqué les raffineries et les dépôts de carburant, entraînant une pénurie de gazole dans le pays.

Ces manifestants exigent le retrait du projet de loi Travail, adopté le 12 mai dernier à l'Assemblée nationale, après usage de l'article 49.3 par le gouvernement.

"Si le gouvernement ne retire pas son projet de loi, les mobilisations vont s'amplifier. La balle est dans le camp du président de la République", a déclaré lundi le secrétaire général de la CGT, Philippe Martinez.

Au total 3.444 stations essence sont en pénurie partielle ou totale selon le journal Parisien, sur les 11.269. Donc 25% des pompes, soit une station service sur quatre, seraient impactées.

Six des huit raffineries que compte la France sont à l'arrêt ou sur le point de l'être, selon la CGT.

"Le but n'est pas de créer la pénurie mais c'est d'obtenir le retrait de la loi du Travail", a indiqué sur France Info le secrétaire général de la branche pétrole de la CGT, Emmanuel Lépine.

Mais le gouvernement n'entend pas céder face à cette nouvelle stratégie des opposants au projet de loi Travail et a décidé d'évacuer les raffineries et dépôt de carburant occupés par les syndicalistes.

Le gouvernement "ne peut accepter aucun chantage au carburant mettant en difficulté nos usagers ou notre économie (...) Les forces de l'ordre interviennent depuis vendredi, et nous continuerons d'agir pour débloquer la situation", a déclaré lundi le Premier ministre Manuel Valls, en déplacement en Israël. Une promesse mise en oevre mardi tôt le matin, avec l'intervention musclée des forces de l'ordre qui ont débloqué un des sites (Fos-sur-mer) occupés.

Le président français François Hollande a aussi condamné ce blocage qui est selon lui une stratégie portée par une minorité.

"Ne pas retirer la loi ne veut pas dire négliger ce qui se passe ou que cela ne mérite pas une forme de respect par rapport à ceux qui ont des revendications légitimes. Mais cela ne conduit pas non plus à accepter ce qui est aujourd'hui un blocage qui est fondé simplement par une stratégie portée par une minorité", a dit M. Hollande à France Info.

Mais cette épreuve de bras de fer entre les opposants au projet de loi Travail et le gouvernement n'est pas encore terminé, car les syndicalistes promettent de poursuivre la lutte et appellent à une grève générale illimitée à partir du 2 juin.

"Nous sommes déterminés à aller jusqu'au bout pour le retrait du projet de loi. Nous appelons à une généralisation de la grève dans tous les secteurs", a déclaré mardi sur RMC le syndicaliste Philippe Martinez, tout en dénonçant l'intervention musclée de la police pour débloquer les raffineries.

Mercredi et jeudi, les transports ferroviaires seront perturbés (TGV, RER, TER, Transilien). La SNCF prévoit en circulation, trois TGV sur quatre, six Intercités sur dix et deux TER sur trois.

(Rédacteurs :Yishuang Liu, Wei SHAN)
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