Dernière mise à jour à 08h27 le 21/06
L'Assemblée parlementaire du Conseil de l'Europe (APCE) a lancé, lundi, à Strasbourg, l'initiative contre le terrorisme désignée par le hashtag #NoHateNoFear (PasDeHainePasDePeur), lors de l'ouverture de sa session d'été qui réunit cette semaine les représentants des 47 Etats membres du Conseil de l'Europe (CoE).
"Nous devons prévenir la méfiance mutuelle et l'hostilité que la peur et le terrorisme engendrent car c'est un mal en soi. Tel est le but principal de l'initiative de l'APCE #NoHateNoFear", a déclaré le président de l'APCE, l'Espagnol Pedro Agramunt, avant d'inviter 324 membres de l'hémicycle du CoE à brandir des pancartes porteuses de ce message lors d'une cérémonie.
"Le terrorisme est une violence calculée pour créer un climat de peur, d'angoisse, de panique, de désespoir, de colère et de haine. Cependant le terrorisme ne peut triompher que si nous laissons notre peur et notre colère dicter nos actions. Nous ne devons pas tomber dans ce piège. Nous ne devons pas empêcher les terroristes d'atteindre leur but : susciter la division", a plaidé le président de l'APCE.
"J'appelle tout particulièrement les femmes et les hommes politiques à assumer leurs responsabilités et à s'élever publiquement contre la peur et la haine. Par leur action concrète au sein de leurs Parlements et de leurs circonscriptions, les parlementaires peuvent contribuer à immuniser la société contre la peur et la haine", a-t-il poursuivi.
Pour clore la cérémonie a été diffusée dans l'hémicycle la vidéo intitulée "Vous n'aurez pas ma haine" que le journaliste français Antoine Leiris avait postée sur facebook après avoir perdu sa femme dans l'attentat du Bataclan, à Paris, en novembre dernier. Une vidéo qui avait été très largement relayée par les réseaux sociaux.
"Ce message est au cœur même de notre initiative", a insisté le président de l'APCE.
Dans un contexte politique, social et économique très instable en Europe, auquel s'ajoute la crise des réfugiés qui exacerbe populismes et nationalismes, les modalités de la lutte contre le terrorisme génèrent des tensions autour de la question de l'équilibre à trouver entre le devoir de protéger les citoyens d'une part, le respect des libertés d'autre part.
Outre la question du terrorisme, celle des réfugiés occupera largement l'ordre du jour de l'APCE cette semaine. Les parlementaires débattront mardi, à la veille du discours attendu dans l'hémicycle du Premier ministre grec Alexis Tsipras, d'un rapport intitulé "les réfugiés en danger en Grèce" réalisé à l'issue d'une visite d'une délégation du CoE.
"Nous avons pu voir de nos propres yeux que la Grèce faisait tout son possible. La crise des réfugiés est une responsabilité européenne qui appelle un engagement européen", a d'ores et déjà indiqué lundi le président Agramunt.
Le fonctionnement des institutions démocratiques en Turquie, la violence envers les migrants, la lutte contre l'hyper-sexualisation des enfants, la transparence et l'ouverture dans les institutions européennes, les femmes dans les forces armées sont également au programme de cette session d'été.
Le rôle de l'APCE comme forum paneuropéen de dialogue et de coopération interparlementaires fera aussi l'objet d'un débat, mercredi, à l'heure où l'Union européenne, elle, est en pleine tourmente avant le vote sur le maintien ou non du Royaume-Uni dans l'UE, prévu le 23 juin.