Dernière mise à jour à 08h33 le 06/07
Le ministre irakien de l'Intérieur Mohammed Salim al-Ghabban a présenté lundi sa démission après un attentat meurtrier à Bagdad qui a fait 165 morts et 225 blessés.
"J'ai présenté ma démission auprès du Premier ministre et j'attendrai sa décision, soit de réformer l'appareil de sécurité, soit d'accepter ma démission", a indiqué M. Ghabban lors d'une conférence de presse.
Selon M. Ghabban, le gouvernement irakien n'a pas encore réussi à bien organiser le travail des agences de sécurité et de renseignements pour qu'elles agissent sous un niveau élevé de coordination, loin de l'interférence politique.
Avant d'annoncer sa démission, il a envoyé une lettre au Premier ministre Haider al-Abadi, demandant au conseil de sécurité du pays de tenir une réunion afin de discuter des réformes de l'appareil de sécurité.
"Les échecs sécuritaires se répéteront si le chevauchement politique existe. Les responsabilités des commandants d'opérations et de l'armée doivent rester à l'extérieur de la ville et la sécurité interne doit se mettre à l'abri du ministère de l'Intérieur", a souligné M. Ghabban.
Dimanche, un kamikaze avait fait exploser un pick-up piégé dans l'enceinte d'un centre commercial dans le district de Karrada-Dakhil, au sud de Bagdad. Beaucoup de magasins ont été réduits en poussières et des douzaines de véhicules particuliers détruits.
Selon une source du ministère de l'Intérieur, l'attentat a fait au moins 165 morts et 225 blessés.
Le Premier ministre a décrété un deuil national de trois jours.
Lorsqu'il se rendait dimanche sur les lieux du premier attentat, son cortège a été attaqué par des douzaines d'habitants furieux qui ont dénoncé l'impuissance du gouvernement.
Des observateurs ont mis en garde contre davantage d'attentats contre l'armée et les civiles dans l'avenir avec l'avancée de l'armée dans Mossoul, la dernière bastion de Daech.
L'Irak a été victime d'une vague de violences depuis que l'Etat islamique (EI) a occupé des régions du nord et de l'ouest du pays.