Dernière mise à jour à 08h33 le 06/07
Une session tendue au Parlement européen (PE) s'est tenue mardi où les eurodéputés ont échangé des insultes et des récriminations lors du débat portant sur les implications du vote en faveur du "Brexit" au Royaume-Uni.
Lors de la première journée de cette dernière session plénière à Strasbourg, les parlementaires européens se sont réunis pour discuter des conclusions de la réunion du Conseil européen des 28 et 29 juin, dont le but était de coordonner une réponse entre les 27 Etats membres restant sur le référendum du Royaume-Uni.
Cependant, après une déclaration mesurée faite par le Président du Conseil, Donald Tusk, le ton est rapidement monté avec des revendications et contre-revendications portant sur la responsabilité du vote britannique et de l'avenir de l'Union européenne (UE).
Même le président de la Commission européenne Jean-Claude Juncker a critiqué ceux qui ont fait campagne en faveur du "Brexit".
Se référant à la décision de la figure de proue du Brexit Boris Johnson de ne pas briguer la direction du Parti conservateur en Grande-Bretagne et l'annonce lundi de la démission de l'eurodéputé anti-UE Nigel Farage, leader de UK Independence Party (UKIP), M. Juncker a déclaré: "Ils sont rétro-nationalistes, et non patriotes. Un patriote ne voudrait pas quitter le navire quand la situation devient difficile."
Le chef du groupe PPE Manfred Weber a déclaré que les autres 27 Etats membres ne devraient pas se permettre de devenir "les otages du chaos politique à Londres".
Il a noté que Boris Johnson et Nigel Farage avaient "quitté le navire" lorsque c'est devenu difficile et a qualifié ce comportement de "lâche".
Pour le groupe socialiste, l'eurodéputé italien Gianni Pittella a été l'un des nombreux parlementaires qui a insisté que, si le Royaume-Uni voulait conserver un accès complet au marché unique de l'UE, il devait aussi respecter la libre circulation des personnes.
Une réponse encore plus dure est venue du leader du groupe libéral Guy Verhofstadt. "Les rats quittent le navire en perdition", a-t-il dit des "Brexiteers".
Il a appelé le Conseil à "cesser d'aller comme un somnambule vers le désastre: une fédération d'États molle ne peut fonctionner. Soit l'UE va changer, soit elle va mourir. Le Conseil doit reconnaitre que les citoyens ne sont pas contre l'Europe mais contre cette Europe", a-t-il déclaré.
Syed Kamall, Président du groupe ECR, fondé par le Premier ministre britannique David Cameron comme un échappatoire au PPE, a estimé que le référendum représente un signal d'alerte pour l'UE, et que celle-ci ne peut continuer comme si de rien n'était ni mettre trop de pression sur le Royaume-Uni.
"Nous, dans le PE, devrions mettre de côté nos conflits et travailler ensemble pour obtenir le meilleur accord possible pour les deux parties", a déclaré le député britannique Paul Nuttall.
"Je veux que nous restions de bons voisins et partenaires commerciaux", a-t-il ajouté.