Dernière mise à jour à 14h38 le 10/09
L'embargo commercial américain sur Cuba continue à entraver le développement économique du pays, malgré l'apaisement des relations entre les deux anciens adversaires, a indiqué vendredi le ministre des Affaires étrangères cubain Bruno Rodriguez.
Le ministre a publié le dernier rapport du gouvernement sur l'impact du "blocus", un terme utilisé par Cuba pour désigner les sanctions visant à empêcher le pays de poursuivre ses activités économiques, financières et commerciales normalement avec les autres pays.
"Le blocus n'épargne aucun aspect de Cuba. L'application de cette politique a des conséquences sur les services, la santé, l'éducation, l'économie, les prix, les salaires, l'alimentation et la sécurité sociale", a-t-il souligné lors d'une conférence de presse.
"L'impact du blocus ne doit pas être sous-estimé. Il représente le principal obstacle au développement de la nation", a-t-il ajouté.
Le mois prochain, Cuba présentera son rapport annuel à l'Assemblée générale des Nations Unies, qui a constamment voté pour la levée de l'embargo.
D'avril 2015 à mars 2016, le blocus a entraîné 4,68 milliards de dollars de pertes pour Cuba, selon le rapport.
Depuis près de soixante ans que le blocus est en vigueur, l'économie cubaine a essuyé au total 753.688 milliards de dollars de pertes.
"Notre situation économique ne serait-elle pas meilleure sans ces obstacles?", s'est interrogé le ministre.
Cuba et les Etats-Unis ont rétabli leurs relations diplomatiques en juillet 2015 et Washington a assoupli certaines restrictions, mais le blocus reste en place dans une large mesure, malgré les appels du président américain Barack Obama à lever l'embargo.
La décision relève du Congrès américain, qui est majoritairement contrôlé par les Républicains de l'opposition.
Depuis 21 mois que les deux pays ont décidé de rétablir leurs relations, les mesures de Washington à l'égard du blocus ont été "limitées et insuffisantes", a estimé le ministre des Affaires étrangères cubain.
Avant sa visite historique à La Havane en mars, "le président Barack Obama avait annoncé que Cuba pourrait utiliser le dollar dans ses transactions internationales. Or, cela ne s'est pas fait et les agences de réglementation américaines continuent d'entraver nos activités financières", a-t-il déclaré.
Sous la présidence de M. Obama, des banques américaines et étrangères ont été condamnées par le département du Trésor à payer des amendes de plus de 14 milliards de dollars pour avoir mené des activités commerciales avec Cuba, ce qui montre le caractère international de ce blocus, a-t-il ajouté.
L'année dernière, sur les 193 membres des Nations Unies, 191 avaient voté pour la levée de l'embargo, deux pays seulement ayant voté contre, à savoir les Etats-Unis et leur allié fidèle Israël.