Lagarde appelle à lutter contre la corruption pour rétablir la confiance dans les institutions

La directrice générale du Fonds monétaire international (FMI), Christine Lagarde, a de nouveau appelé dimanche à lutter contre la corruption afin de rétablir la confiance dans les institutions et de faire progresser la mondialisation.

"S'inscrivant dans la foulée de la crise financière, ce retour de bâton (contre la mondialisation) s'est transformé en problème profond : une défiance croissante à l'égard des institutions", s'est-elle inquiété lors de la conférence annuelle de l'Association internationale du barreau (IBA).

Et de citer une étude publiée cette année par le cabinet-conseil Edelman selon laquelle la confiance du grand public dans les gouvernements et les institutions financières est au plus bas depuis 2008.

"L'un des facteurs clés qui alimentent cette défiance est tout comportement corrompu ou immoral, réel ou perçu, tant dans le public que dans le privé", a dit l'ancienne ministre française de l'Economie.

Dans un rapport rendu en mai dernier, le FMI estime que la corruption coûterait chaque année entre 1.500 et 2.000 milliards de dollars, soit environ 2% du PIB mondial.

Pour Mme Lagarde, la corruption dans le secteur public diminue les rentrées fiscales, décourage les investissements, perpétue l'inefficacité et enracine la pauvreté et les inégalités. C'est ainsi qu'elle a de nouveau appelé les gouvernements à renforcer les règles de droit, à accroître la transparence en matière fiscale et à lutter contre le blanchiment d'argent.

La directrice générale du FMI a également appelé à faire les mêmes efforts concernant le secteur privé, en améliorant les règles et la surveillance, ainsi qu'en renforçant la formation à l'éthique.

"Renforcer l'intégrité dans la gouvernance des secteurs public et privé est crucial pour réduire ce fossé en matière de confiance que l'on voit aujourd'hui dans nos sociétés. Ce n'est qu'ainsi que nous pourrons bénéficier d'une confiance suffisante en nos institutions, laquelle est essentielle à une croissance durable et inclusive", a-t-elle conclu.