Dernière mise à jour à 09h53 le 18/10
Lundi, les forces gouvernementales irakiennes ont lancé une offensive soutenue par les États-Unis pour chasser l'État islamique de la ville septentrionale de Mossoul, une bataille d'un enjeu capital pour reprendre le dernier bastion majeur du groupe terroriste en Irak. Deux ans après que les djihadistes se soient emparés de la ville d'1,5 million d'habitants et y aient déclaré un califat englobant l'Irak et la Syrie, une force de quelque 30 000 soldats irakiens et peshmergas kurdes ainsi que des combattants tribaux sunnites ont commencé à avancer sur elle.
Des hélicoptères ont tiré des fusées éclairantes et des explosions ont pu être entendues à l'avant Est de la ville, où Reuters a vu les combattants kurdes aller de l'avant et prendre les villages périphériques. Une campagne aérienne dirigée par les Etats-Unis a aidé à repousser l'État islamique d'une grande partie du territoire qu'il détenait, mais de 4 000 à 8 000 combattants se trouveraient encore à Mossoul, où ils auraient préparé des défenses solides et de nombreux pièges.
Néanmoins, à l'heure où les forces irakiennes montent leur plus grande opération en Irak depuis l'invasion de 2003 qui a renversé Saddam Hussein, les États-Unis ont prédit que l'État islamique subirait une « défaite durable ». Mais l'offensive, qui a pris une importance considérable pour le Président américain Barack Obama dont le mandat tire à sa fin, comporte des risques. Ceux-ci incluent des conflits entre factions, notamment entre sunnites, qui constituent la grande partie de la population de Mossoul et les forces chiites qui avancent, sans parler que près d'un million de personnes pourraient fuir Mossoul, aggravant encore la crise des réfugiés dans la région et jusqu'à l'Europe.
Une vidéo montrant des roquettes et des rafales de balles traçantes dans le ciel nocturne et des éclats de coups de feu a été diffusée sur la chaîne de télévision al-Jazeera après que le Premier ministre Haider Abadi ait annoncé ce qu'il a appelé « les opérations héroïques pour vous libérer de la terreur et de l'oppression de Daesh ». « Nous allons bientôt nous rencontrer bientôt sur le terrain à Mossoul pour célébrer la libération et votre salut », a déclaré M. Abadi dans un discours à la télévision d'Etat diffusé au milieu de la nuit, entouré par les commandants des forces armées.
Le commandant de la coalition, le lieutenant-général américain Stephen Townsend, a néanmoins déclaré que l'opération de reconquête de la deuxième plus grande ville d'Irak pourrait probablement continuer pendant des semaines, « peut-être plus ». Si Mossoul tombe, Raqqa, en Syrie, sera le dernier bastion citadin de l'État islamique. L'État islamique bat en retraite depuis la fin de l'année dernière en Irak, où il se bat contre les forces gouvernementales et kurdes soutenues par les Etats-Unis ainsi que les milices chiites irakiennes soutenues par l'Iran.