Dernière mise à jour à 08h25 le 06/12
Le directeur du nucléaire iranien Ali Akbar Salehi a appelé dimanche les Etats-Unis à ne pas appliquer une mesure récemment votée au Sénat consistant à prolonger la Loi sur les sanctions contre l'Iran (ISA), et à respecter leurs engagements tels que stipulés par l'accord international sur le nucléaire, a rapporté lundi le quotidien Tehran Times.
M. Salehi a exprimé ses inquiétudes quant au renouvellement de l'ISA pour une durée de dix ans, affirmant que l'Iran se réservait le droit de répondre de manière appropriée si jamais cette mesure était effectivement appliquée.
Il a tenu ces propos dimanche au cours d'une rencontre avec le secrétaire américain à l'Energie Ernest Moniz à Vienne, la capitale autrichienne.
De son côté, M. Moniz a indiqué que le président Barack Obama serait informé des inquiétudes de l'Iran, et a souligné que le gouvernement américain continuerait à respecter l'accord sur le nucléaire iranien.
La décision de prolonger l'ISA, votée par la Chambre des Représentants, a été approuvée jeudi par le Sénat. Elle doit cependant encore être signée par le président américain pour acquérir le statut de loi.
L'ISA a été adoptée en 1996 pour sanctionner l'Iran pour son programme nucléaire controversé.
Le président iranien Hassan Rohani a déclaré dimanche que le récent vote américain était une violation évidente de l'accord international sur la question nucléaire iranienne, selon l'agence de presse officielle IRNA.
M. Rohani a décrit ce vote comme une "atteinte flagrante" à l'accord sur le nucléaire, affirmant que le président américain devrait refuser de signer le document, et "recourir à son autorité pour empêcher cette loi de devenir une réalité".
En juillet 2015, l'Iran et six grandes puissances mondiales - les Etats-Unis, le Royaume-Uni, la Chine, la Russie, la France et l'Allemagne - sont parvenus à un accord sur la question nucléaire iranienne. Cet accord permet un allègement des sanctions prises à l'encontre de l'Iran, mais impose des limites plus strictes à son programme nucléaire.
L'accord limite la portée du programme nucléaire iranien, et autorise des inspections régulières des installations nucléaires de la République islamique. En retour, les Etats-Unis et l'Union européennes s'engagent à suspendre les sanctions liées au nucléaire contre Téhéran.
Certains membres du Congrès américain se sont cependant déclarés troublés par cet accord, avertissant que l'Iran pourrait tenter d'échapper aux inspections, et se servir des fonds débloqués par l'allègement des sanctions pour déstabiliser la région.