Dernière mise à jour à 08h25 le 22/02
Le départ du Royaume-Uni de l'Union européenne "sera difficile" selon Jean-Claude Juncker, président de la Commission européennes, et ne se fera pas à "coûts réduits", a-t-il expliqué ce mardi devant les députés fédéraux du comité d'avis chargé des questions européennes et de la commission des relations extérieures de la Chambre des députés de Belgique.
Lors de son passage au Parlement fédéral belge, M. Juncker a précisé qu'il faudrait définir les modalités de la sortie du Royaume-Uni mais aussi établir l'architecture des relations futures avec l'Union européenne. "Il faudra que les Britanniques sachent, et ils le savent déjà, que ce n'est pas à coûts réduits, ou à coût zéro. Les Britanniques sont tenus de respecter les engagements à la confection desquels ils ont pris part. Et donc la facture sera, pour le dire un peu vulgairement, très salée", a-t-il souligné.
Le président de la Commission européenne a également rappelé à Londres, qui devrait officiellement déclencher la procédure du "Brexit" à la mi-mars, que pour pouvoir bénéficier des avantages du marché intérieur de l'Union européenne, il est indispensable de respecter les quatre libertés européennes. Il s'agit donc de la libre circulation des personnes, des biens, des capitaux et des services. "Il faudra que nos amis britanniques comprennent que nous voulons continuer à développer l'intégration européenne", a poursuivi M. Juncker.
D'après diverses sources européennes, "une facture de sortie" de l'UE pourrait être exigée des Britanniques. Une somme estimée à 60 milliards d'euros qui correspond aux engagements déjà pris par Londres concernant sa contribution au budget de l'UE. "Il faudra que nous réglions cette affaire, non pas avec un coeur rempli d'un sentiment d'hostilité mais avec le savoir que le continent doit beaucoup au Royaume-Uni. Sans Churchill, nous ne serions pas là, et donc il ne faut pas l'oublier. Mais il ne faut pas non plus être naïf", a affirmé Jean-Claude Juncker.
Si M. Juncker s'est dit "attristé" de voir "un vrai acteur européen" quitter le "cénacle de l'Union européenne", le président de la Commission européenne a aussi souligné devant les parlementaires belges que "le Brexit, c'est une crise qui nous concerne tous". "Dans beaucoup de pays, on considère que cette affaire est réglée. Elle ne l'est pas", a-t-il souligné.