Syrie : les Etats-Unis appellent la Russie et l'Iran à empêcher toute attaque chimique

Le secrétaire d'Etat américain Rex Tillerson a appelé mardi la Russie et l'Iran à exercer leur influence sur la Syrie afin d'empêcher toute attaque chimique dans ce pays ravagé par la guerre civile.

Cet appel a été lancé quelques heures après des informations faisant état de quelque 70 morts et 200 blessés dans une attaque au gaz survenue contre des positions rebelles à Khan Cheikhoun au nord de la ville d'Idleb (nord-ouest).

"Les Etats-Unis condamnent fermement cette attaque à l'arme chimique dans la province d'Idleb, la troisième allégation d'attaque chimique au cours du mois écoulé", a-t-il dénoncé. Les Etats-Unis appellent de nouveau la Russie et l'Iran à "exercer leur influence sur le régime syrien pour garantir que ce genre d'attaque atroce ne se reproduise jamais".

Pour lui, la Russie et l'Iran, "qui se revendiquent comme garants du cessez-le-feu" conclu fin janvier à Astana (Kazakhstan), assument une grande responsabilité morale dans le décès de ces victimes.

Le porte-parole de la Maison blanche, Sean Spicer, avait précédemment indiqué dans un communiqué que Washington condamnait cette attaque au gaz contre des civils innocents perpétrée par le régime du président syrien Bachar el-Assad, la qualifiant d'"acte abominable".

Cependant, il n'a fourni aucune preuve à l'appui de cette accusation.

L'armée syrienne a réfuté mardi toutes ces accusations "infondées", affirmant de n'avoir jamais recouru à des armes chimiques. Elle a en revanche pointé du doigt les "groupes terroristes" comme responsables de cette attaque.

Selon l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH), des avions de combat ont intensifié mardi leurs frappes sur Khan Cheikhoun, faisant des dizaines de morts, essentiellement des civils. L'opposition a accusé l'aviation gouvernementale d'être derrière cette attaque.

Il pourrait bien s'agir d'une attaque chimique menée depuis les airs, a indiqué l'envoyé spécial des Nations Unies en Syrie, Staffan de Mistura, ajoutant qu'il fallait "une reconnaissance claire des responsabilités et des culpabilités".