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France/Présidentielle: Mélenchon sort de son silence, Le Pen tente de séduire les Insoumis

Xinhua | 29.04.2017 10h55

Dans une vidéo publiée vendredi sur sa chaîne Youtube, Jean-Luc Mélenchon, qui a recueilli près de 20% des voix lors du premier tour de l'élection présidentielle, s'explique sur son refus de donner une consigne de vote pour le 7 mai. "Je ne suis pas un gourou", justifie-t-il, tout en laissant entendre qu'il ne "donnera en aucun cas" sa voix à Marine Le Pen qui, elle, cherche à récupérer les électeurs du candidat de la France insoumise.

"Est-ce qu'il y a une seule personne d'entre vous qui doute du fait que je ne voterai pas Front national? Tout le monde le sait", insiste le leader de La France insoumise (FI), attaqué de toutes parts pour ne pas avoir donné de consigne appelant à choisir Emmanuel Macron pour faire battre la candidate d'extrême droite.

"Je ne suis pas un gourou", lance Jean-Luc Mélenchon, dans cette vidéo d'une demi-heure dans laquelle il s'adresse à ses militants. "Moi, j'irai voter", indique-t-il. "D'abord parce que dans mon programme, il y a le vote obligatoire. Après, ce que je vais voter, je ne vais pas le dire, mais il n'y a pas besoin d'être grand clerc pour deviner ce que je vais faire", ajoute l'eurodéputé.

"Si je ne le dis pas, c'est pour que vous puissiez rester regroupés. (...) Pour envisager la suite, il faut qu'on reste regroupé", argumente-t-il, évoquant les législatives de juin, et rappelant qu'une consultation a été lancée pour que les adhérents de la France insoumise se positionnent pour voter Macron, blanc ou l'abstention. (Le nom de Marine Le Pen ne leur est pas proposé).

Jean-Luc Mélenchon, qui a obtenu près de 7 millions de voix au premier tour avec avec 19,58% des suffrages, déplore les résultats d'un premier tour serré. "C'est une violence qui est faite à la plupart d'entre nous. De cette violence, il ne peut pas sortir une situation stable. La nature même des protagonistes du deuxième tour interdit cette stabilité. L'un parce que c'est l'extrême finance, l'autre parce que c'est l'extrême droite", déclare-t-il.

"Le comportement de Monsieur Macron me met dans une position chaque jour plus difficile. La première personne à qui il s'en prend, c'est moi", estime-t-il, faisant référence aux récentes déclarations du leader d'En Marche! qui a jugé que les électeurs de Jean-Luc Mélenchon "valent mieux que lui".

"Ce qui nous est demandé, ce n'est pas un vote anti-fasciste, ce n'est pas un vote anti-extrême droite. Ce que nous demande Monsieur Macron, il nous demande un vote d'adhésion. Non, nous n'adhérons pas à son projet", insiste le candidat de la France Insoumise.

Jean-Luc Mélenchon indique par ailleurs qu'il va "sans doute diriger la manœuvre pour les législatives" dans le but de "transformer le mouvement en une force conquérante". Si la France insoumise "reste regroupée", elle "sera présente dans 451 circonscriptions au second tour", considère-t-il.

La candidate d'extrême droite multiplie quant à elle depuis le début de la semaine les appels aux électeurs de Jean-Luc Mélenchon. Dans une vidéo de 4 minutes intitulée "Mon appel aux insoumis", publiée vendredi sur les réseaux sociaux, Marine Le Pen leur demande de "faire barrage" à Emmanuel Macron.

"Je considère que Jean-Luc Mélenchon a mené une campagne de premier tour respectable. (...) J'ai été sensible comme beaucoup d'entre vous, au fait que les drapeaux rouges aient été remplacés par des drapeaux bleu blanc rouge, et que de belles Marseillaise aient été entonnées par les partisans de la France insoumise. Beaucoup de jeunes ont été sensibles au discours sur la paix, tenu pendant cette campagne", déclare la candidate d'extrême droite.

Mardi, elle avait déjà lâché lors d'une émission télévisée: "Les électeurs de la France insoumise, je les vois mal voter pour la France soumise".

Mais son opération séduction va plus loin. Un tract du Front national, diffusé sur les réseaux sociaux, liste une dizaines de points présentés comme communs entre les deux candidats des extrêmes : sortir des traités européens, abroger la loi El Khomri ou interdire les travailleurs détachés. Jean-Luc Mélenchon et Marine Le Pen apparaissent côte à côte sur ce document intitulé "L'avenir en commun, c'est aussi avec Marine", reprenant le slogan de campagne du leader des Insoumis.

Les observateurs politiques s'accordent pourtant sur le fait qu'il y a une très faible porosité entre ces deux électorats.

(Rédacteurs :Guangqi CUI, Wei SHAN)
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