Manifestations dans plusieurs villes américaines contre la politique climatique de Trump

De nombreux Américains ont défilé samedi à Washington et dans 370 autres villes du pays pour protester contre le refus du président Donald d'admettre les conséquences du changement climatique, au moment où ce dernier fête ses 100 jours à la Maison Blanche.

Ces manifestations interviennent après que le président a signé une série de décrets présidentiels visant à assouplir les restrictions pesant sur l'industrie des combustibles fossiles et proposé d'importantes réductions budgétaires visant l'Agence de protection de l'environnement (EPA) et d'autres agences fédérales.

La manifestation à Washington D.C a débuté 10h30 heure locale sur Union Square, non loin du Capitole. Près d'une douzaine d'orateurs ont évoqué les impacts que le changement climatique et la pollution ont déjà sur leurs vies, appelant à se lancer dans une économie propre.

"Nous venons aujourd'hui dire que les effets du changement climatique sont réels et les causes du changement climatique sont claires", a déclaré à la foule Judith Howell, cadre d'une antenne locale de l'Union internationale des employés des services (SEIU).

"Monsieur le président, il est temps de mettre la santé et le bien-être de nos communautés avant les bénéfices des pollueurs", a-t-elle lancé.

A 12h30, les manifestants ont commencé à marcher le long de l'avenue Pennsylvania, près de la Maison Blanche, portant des pancartes sur lesquelles on pouvait lire "Mettez fin à l'âge du combustible fossile", "Sauvez l'EPA", "Pensez aux ours polaires", "Changement climatique = terreur réelle" ou encore "Reverdissez la Terre".

Environ une heure et demie plus tard, lorsque le défilé a complètement encerclé la Maison Blanche, certains manifestants se sont assis pendant 100 secondes pour symboliser les 100 premiers jours de l'administration Trump. Ils ont ensuite repris leur marche vers le Monument de Washington.

"J'ai une petite-fille de sept mois et j'aimerais qu'elle ait un endroit décent pour vivre quand elle grandira", a confié à Xinhua Ellen Connolly, responsable d'une société de logiciels. Trump "n'a pas vraiment de politique climatique comme si le changement climatique n'existait pas. Il ne se préoccupe pas de l'environnement", a-t-elle dénoncé.

Gale Harvey, un physicien de 78 ans qui a travaillé au Centre de recherches Langley de l'agence spatiale américaine NASA, a reproché à l'administration Trump de proférer "beaucoup de mensonges" et de minimiser les données scientifiques sur le changement climatique.

"Beaucoup des points qu'il a évoqués sont des mensonges absolus", a-t-il dit, déplorant des "distorsions destructrices de vraies réalités", ainsi qu'une "réduction dévastatrice du financement des organismes scientifiques".

Les organisateurs ont déclaré que le nombre de manifestants à Washington avait atteint un pic de 200.000 personnes, dépassant la capacité autorisée de 100.000 personnes. Parallèlement, des dizaines de milliers de personnes participé à quelque 370 marches similaires à travers le pays.

"Nous sommes époustouflés par ces chiffres", s'est félicité Paul Getsos, coordinateur national du Mouvement climatique populaire, dans un communiqué. "On a l'habitude de dire : 'pour tout changer, on a besoin de tous' et tout le monde est venu. Ce mouvement pour le climat, l'emploi et la justice ne peut que se renforcer", a-t-il indiqué.