Dernière mise à jour à 08h30 le 11/05
Mercredi, le Premier ministre turc, Binali Yildirim, a qualifié d'''inacceptable'' la décision de Washington d'armer la branche syrienne du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK).
"Pour nous, toute initiative visant à soutenir le PKK directement ou indirectement est inacceptable", a déclaré M. Yildirim à l'aéroport international Esenboga d'Ankara avant de partir en Grande-Bretagne pour une visite officielle, a rapporté l'agence de presse Anadolu, contrôlée par l'État.
"Nous sommes opposés à l'idée d'utiliser un groupe terroriste contre un autre groupe terroriste et ce message clair, nous l'avons communiqué à nos homologues,'' a dit M. Yildirim.
"La décision n'est pas bonne. Ses répercussions retomberont non seulement sur la Turquie, mais auront également des effets négatifs sur les Etats-Unis,'' a prévenu le Premier ministre, exhortant les Etats-Unis à prêter attention aux préoccupations d'Ankara qui se sont manifestées au plus haut niveau.
Les remarques de M. Yildirim ont été faites un jour après que le président des Etats-Unis, Donald Trump, a considéré qu'armer les Unités de protection du peuple kurde (YPG) est "nécessaire pour assurer une claire victoire'' lors de l'assaut planifié visant à reprendre à l'État islamique (EI) la ville de Raqqa, au nord de la Syrie.
Le même jour, le ministre turc des Affaires étrangères, Mevlut Cavusoglu, a dit que toute arme obtenue par les YPG constitue une menace pour la Turquie.
Lors d'une visite à Podgorica, la capitale du Montenegro, M. Cavusoglu a dit que les Etats-Unis connaissent le point de vue de la Turquie et que ces questions seront débattues par le président Recep Tayyip Erdogan lorsqu'il rencontrera M. Trump, à Washington, la semaine prochaine.
Le vice-Premier ministre, Nurettin Canikli, a déclaré que la Turquie prendra une initiative diplomatique visant à convaincre Washington ''de faire ce qu'exige l'amitié.''
La Turquie considère que le Parti de l'union démocratique (PYD) et son bras armé, les YPG, constituent la branche syrienne du PKK, une organisation que la Turquie, les Etats-Unis et l'Union européenne ont inscrite sur leur liste des groupes terroristes. Néanmoins, les Etats-Unis soutiennent le PKK et le PYD, et sur le terrain - dans le cadre du combat contre l'EI en Syrie - les considèrent comme des alliés.