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France : les partis classiques face à l'inévitable recomposition politique

Xinhua | 13.05.2017 11h05

Au lendemain de la victoire d'Emmanuel Macron - candidat d'un mouvement politique ne se réclamant ni de gauche ni de droite - les querelles internes relatives à l'orientation politique s'accentuent au sein des partis classiques. Un signe annonciateur d'une recomposition politique.

Les élections législatives prévues les 11 et 18 juin prochains donneront-elles le ton à la nouvelle configuration politique annoncée par les spécialistes et observateurs de la scène politique française? Les résultats de l'élection présidentielle qui ont bouleversé les habitudes, reléguant dès le premier tour, les partis traditionnels en troisième (Les Républicains) et cinquième position (Parti socialiste), impliquent une recomposition politique.

Et les contours de cette nouvelle configuration se dessinent d'ores et déjà en vue des élections législatives du mois prochain. Au Parti socialiste, l'ancien Premier ministre Manuel Valls indique la voie, en annonçant officiellement sa décision de souscrire aux élections législatives sous la bannière du Mouvement En marche!

"Ce Parti socialiste est mort, il est derrière nous (...) moi je serai candidat de la majorité présidentielle, et souhaite m'inscrire dans ce mouvement qui est le sien, la République en marche", a déclaré mardi sur RTL M. Valls, se disant idéologiquement plus proche de M. Macron.

En choisissant ainsi ouvertement le camp de la majorité présidentielle, Manuel Valls remet sur la table le clivage entre socialistes réformateurs qu'il incarne et d'autres socialistes représentés par Benoît Hamon. Cet antagonisme qui gangrène depuis longtemps le PS, a fortement divisé le parti lors de la présidentielle.

Ces socialistes dits réformateurs (élus et militants) ont soutenu dès le premier tour de l'élection présidentielle, la candidature d'Emmanuel Macron aux dépens du candidat de leur famille politique Benoît Hamon, malgré les menaces de sanctions brandies par le premier secrétaire du PS, Jean-Christoph Cambadèlis.

Les mêmes querelles internes relatives à l'orientation du parti minent Les Républicains, obligeant certains hauts responsables comme Alain Juppé à prendre officiellement position. Le maire de Bordeaux, dont les proches comme Benoist Apparu et Edouard Phillipe sont annoncés dans le prochain gouvernement, exclut toute opposition frontale à Emmanuel Macron.

"Je ne suis pas dans l'état d'esprit d'une obstruction systématique et d'une opposition frontale. Il faudra faire en sorte que la France réussisse les réformes dont elle a besoin", a déclaré M. Juppé mardi à la presse. En effet plusieurs proches d'Alain Juppé, qui incarne l'aile modérée du parti Les Républicains, ont rejoint le mouvement En marche après la défaite de leur candidat à la primaire face à François Fillon dont le programme est jugé très "radical".

Le reste de la troupe regagnera Emmanuel Macron suite au refus du candidat de la droite de démissionner après sa mise en examen dans l'affaire "Penelopegate". Bruno Le Maire, l'autre candidat malheureux de la primaire de la droite qui a battu campagne en faveur du renouvellement de la classe politique dit aussi être prêt à travailler avec le nouveau président, et à se présenter sous la bannière du Mouvement En marche ! aux élections législatives.

"Ma démarche fait écho à ma réflexion politique, depuis cinq ans je n'ai cessé de dire que la France a besoin de renouvellement. On y est. Il y a un monde politique qui meurt et un autre qui naît", a justifié au Journal Le Monde, Bruno Le Maire, premier responsable de droite à quitter le candidat Fillon, qui n'a pas tenu sa promesse de démissionner après sa mise en examen.

La récente démission de Christian Estrosi - en désaccord avec la ligne radicale LR - de la présidence du Conseil régional de Provence-Alpes-Côte d'Azur (PACA) suscite également de nombreuses interrogations au sein de LR, même s'il exclut pour le moment la possibilité de rejoindre la majorité présidentielle.

Outre les partis traditionnels, le Front national (FN) n'échappera pas à ce grand chamboulement qui s'annonce, malgré la qualification de sa candidate au second tour de la présidentielle. A peine éliminée à la porte du pouvoir, les critiques au sein du FN s'enchaînent sous le sceau de l'anonymat dans la presse, contre Mme Le Pen longtemps considérée comme intouchable.

La ligne interventionniste dans le domaine économique défendue par Marine Le Pen et son lieutenant Florian Phillippot est remise en cause par le camp libéral et conservateur qu'incarne Marion Marchal Le Pen. Plusieurs observateurs de la scène politique expliquent d'ailleurs le retrait mercredi dernier de la nièce de Marine Le Pen par ces divergences.

Pourtant quelques heures près sa défaite, Marine Le Pen a annoncé sa décision d'engager une transformation profonde de son parti. Dans le cadre de cette métamorphose, le FN deviendra Les Patriotes, a révélé la presse. Mais cette annonce n'a visiblement pas convaincu le camp de Marion Maréchal Le Pen. Plus que jamais contestée dans son propre parti, Marine Le Pen hésiterait selon la presse française à s'engager pour les élections législatives de juin prochain.

(Rédacteurs :Guangqi CUI, Wei SHAN)
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