Dernière mise à jour à 16h51 le 02/06
L'administration Trump a saisi jeudi la Cour suprême des Etats-Unis afin que celle-ci rétablisse le décret présidentiel controversé qui interdit temporairement l'entrée du territoire aux ressortissants issus de six pays à majorité musulmane du Moyen-Orient et d'Afrique.
"Nous avons demandé à la Cour suprême de se saisir de ce cas important et nous sommes confiants dans le fait que le décret du président Trump est bien dans le cadre de ses attributions afin de garder le pays en sécurité et de protéger notre peuple contre le terrorisme", a indiqué la porte-parole du ministère de la Justice, Sarah Isgur Flores.
Cette décision vise à obtenir une validation définitive de ce décret interdisant temporairement l'accès du pays aux réfugiés et aux ressortissants venant d'Iran, de Libye, de Somalie, du Soudan, de Syrie et du Yémen.
Le 25 mai dernier, une cour d'appel fédérale basée à Richmond en Virginie avait maintenu la suspension de ce décret.
Son président, Roger Gregory, avait estimé que le décret invoquant des intérêts de sécurité nationale "apparaît comme une justification post hoc (postérieure), secondaire d'une décision exécutive qui s'appuie sur une hostilité religieuse et destinée à barrer l'entrée des musulmans dans ce pays".
Et d'enfoncer le clou en rappelant que l'étude des déclarations de M. Trump lors de la campagne électorale en 2016 "montre qu'à de nombreuses reprises, il a exprimé des sentiments anti-musulmans et son intention, une fois élu, d'interdire aux musulmans" d'entrer aux Etats-Unis.
La cour d'appel fédérale siégeant à San Francisco est également en train d'analyser ce décret, mais n'a pas encore précisé quand elle rendrait son jugement.
La Maison Blanche n'a cessé de répéter qu'il ne s'agissait pas d'une interdiction anti-musulmans. Pour elle, c'est une mesure destinée à lutter contre le terrorisme en suspendant l'entrée sur le territoire américain de personnes originaires d'un pays où sévit le terrorisme, arguant qu'une simple vérification des visas n'est pas efficace.
La seconde mouture de ce décret présidentiel, divulguée en mars dernier, interdit pendant 90 jours l'accès du pays à tout ressortissant originaire d'Iran, de Libye, de Somalie, du Soudan, de Syrie et du Yémen. Le texte gèle par ailleurs pendant 120 jours toute arrivée de réfugiés.