Dernière mise à jour à 09h27 le 13/06
Le Président Donald Trump envisagerait de repousser, voire de carrément annuler, une visite prévue en Grande-Bretagne cette année, dans un contexte de réactions négatives sur les commentaires qu'il a faits après la récente attaque terroriste de Londres, ont annoncé deux responsables de l'administration américaine. La dernière semaine, Donald Trump avait exprimé son scepticisme croissant au sujet de son voyage après avoir été critiqué pour une accusation mensongère prononcée contre le maire de Londres, Sadiq Khan. Un jour après que trois terroristes aient tué huit personnes dans la capitale britannique, le Président américain s'en était pris à M. Khan sur Twitter, disant que le maire avait minimisé les dangers pour les citoyens à la suite de l'agression.
La Maison Blanche a brièvement envisagé d'inclure la visite dans le cadre d'un voyage en Europe le mois prochain, mais l'idée a été abandonnée en raison des problèmes de planification. Ensuite, il aurait été envisagé un renoncement pur et simple. Selon une personne familière avec la situation, le Conseil de sécurité nationale et les responsables du Département d'État travaillaient bien sur les détails, mais n'avaient pas entrepris le voyage habituel de « préavis » destiné à déterminer la logistique spécifique à ce genre de visite. D'après les responsables, Donald Trump, qui s'est rendu sur son terrain de golf à Bedminster lors du week-end, n'a pas définitivement tranché. Ils ont souligné qu'il était possible que le président finisse par reprendre l'idée d'une visite, et que le maintien de l'échéancier était la meilleure façon de se préparer à toute éventualité.
Mais il a dit à son personnel qu'il voulait éviter un voyage marathon à l'étranger comme le fut son voyage de neuf jours au Moyen-Orient et en Europe, qu'il a trouvé épuisant et trop long. Un autre facteur qui a mené à sa réticence, a déclaré l'un des responsables, est qu'il préfère que les dirigeants étrangers viennent le voir -et non l'inverse. Mais l'optique et la politique sont également des considérations majeures. Donald Trump est profondément impopulaire en Grande-Bretagne, et toute visite -et plus encore une visite d’État avec toute sa pompe- rencontrerait probablement des manifestations à grande échelle. De récents sondages ont révélé que plus de la moitié du public britannique considère en effet le Président américain comme une menace pour la stabilité mondiale.
Dans le même temps, sa cote de popularité aux États-Unis atteint des niveaux historiquement bas. Le président a même évité les voyages jusque chez lui à New York, en partie en raison du risque de perturbations, ont indiqué plusieurs personnes proches de lui. Il a discuté des difficultés potentielles d'un voyage en Grande-Bretagne avec le Premier ministre britannique Theresa May, elle-même affaiblie après son échec aux élections législatives de la semaine dernière, bien que le sujet d'une visite n'ait pas été soulevé quand ils se sont parlé au téléphone la semaine dernière. « Le président a énormément de respect pour le Premier ministre May », a déclaré Sarah Huckabee Sanders, porte-parole de Donald Trump. « Ce sujet n'a jamais été évoqué lors de l'appel ». De son côté, le bureau de Mme May, répondant aux allégations de la presse au sujet de la possible annulation, a publié une déclaration dimanche affirmant qu'il n'y avait eu aucun « changement » au projet de visite d’État.