Dernière mise à jour à 13h44 le 02/07
L'ancien candidat du Parti Socialiste à l'élection présidentielle française Benoît Hamon, a annoncé son départ du parti au sein duquel il militait depuis 30 ans, ce samedi à l'occasion du lancement de son propre mouvement sur la pelouse de Reuilly à Paris.
"Aujourd'hui j'ai décidé de quitter le Parti Socialiste. Je quitte un parti mais je n'abdique pas l'idéal socialiste" a-t-il déclaré devant près de 10 000 personnes selon plusieurs médias français.
"Le Parti Socialiste a peut-être fait son temps. Il a eu des heures glorieuses, ma conviction est qu'aujourd'hui il est temps de tourner une page pour nous inscrire dans un processus comparable à celui d'Epinay" a-t-il ajouté, évoquant la création du Parti Socialiste en 1971, indiquant vouloir désormais "participer à la reconstruction de la gauche". "Notre objectif, c'est que la majorité sociale d'ici cinq ans, et pour commencer d'ici 2020 aux élections municipales, redevienne une majorité politique" a également affirmé Benoît Hamon.
Clairement opposé à la politique d'Emmanuel Macron, qu'il juge "trop à droite", Benoît Hamon a vivement critiqué le projet gouvernemental en matière d'économie et de lutte contre le terrorisme : le projet de loi antiterroriste "n'est pas celui du respect des libertés fondamentales (...) cela ne règlera rien à la lutte contre le terrorisme dont le but est justement que les démocraties réduisent le champ de leurs libertés individuelles (...) jamais la gauche n'a confondu ordre public et autoritarisme, le nouveau pouvoir a choisi l'autoritarisme" a-t-il déclaré.
Candidat du Parti Socialiste, Benoît Hamon avait obtenu 6,35% des voix au premier tour de l'élection présidentielle 2017, un score historiquement faible pour ce parti de gauche modéré qui, pour la seconde fois dans l'histoire de la Vème République (échec de Lionel Jospin en 2002), ne s'était pas qualifié pour le second tour, tout comme son traditionnel opposant de droite, Les Républicains, avec la défaite historique de François Fillon.
Cette annonce survient quelques jours après le départ de l'ancien Premier ministre français, Manuel Valls, alors que le Parti Socialiste traverse une forte crise suite à son très faible score et son éviction au premier tour de la présidentielle ainsi que la forte impopularité de l'ex chef de l'État français, François Hollande.