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France: le Premier ministre reprend le credo du président Macron

Xinhua | 05.07.2017 14h18

Après le président français Emmanuel Macron qui a fixé lundi le cap de son quinquennat devant le Congrès réuni à Versailles, le Premier ministre Edouard Philippe a prononcé, mardi après-midi, devant les parlementaires, son discours de politique générale et annoncé plusieurs mesures. Avec pour leitmotiv: la "confiance", le "courage" et "l'esprit de conquête" d'une "France qui est de retour".

L'ancien député-maire Les Républicains/LR (droite) du Havre (Normandie) Edouard Philippe, devenu Premier ministre le 15 mai, est monté au perchoir, mardi, à 15 heures devant la nouvelle Assemblée nationale largement acquise au mouvement du président Macron La République En Marche (LREM).

Ce proche d'Alain Juppé, après avoir salué le parcours des nouveaux députés de cette "Assemblée rajeunie, féminisée et largement renouvelée qui ressemble à la France", a rappelé les trois priorités énoncées la veille par le président Macron": "Dire la vérité, travailler avec tous ceux de bonne volonté, obtenir des résultats concrets."

Pour son discours de politique générale, exercice incontournable pour tout chef de gouvernement sous la Ve république, Edouard Philippe a égrené, pendant une heure, plusieurs annonces concrètes tout en reprenant le credo de campagne d'Emmanuel Macron. "Pour redevenir elle-même, la France doit rétablir la confiance, et d'abord la confiance des Français en l'action publique", a déclaré en préambule le Premier ministre.

"Il y a des pratiques longtemps tolérées que le peuple français n'accepte plus. Il s'agit de fixer le cap qui permettra d'assainir la vie publique", a-t-il dit, faisant référence au premier chantier législatif du quinquennat qu'est le "Projet de loi rétablissant la confiance" (initialement intitulé Projet de loi de moralisation de la vie publique).

Edouard Philippe a d'autre part annoncé une "loi quinquennale de programmation des moyens de la justice" en 2018 en énonçant ses priorités: "lutter contre le terrorisme, la fraude organisée, les violences notamment celle faite aux plus fragiles". Il a également réitéré la promesse de construire "15 000 places supplémentaires de prison".

Il a fait part de sa volonté d'"affermir les liens entre l'Etat et les territoires" (une conférence des territoires se tiendra mi-juillet) et d'"éviter de creuser le fossé entre deux France: celle des métropoles mondialisées et la France périphérique". Il a également annoncé l'organisation d'Assises de l'Outremer et promis "l'accès au très haut débit au plus tard en 2022 partout en France".

Sur le front de la lutte contre le terrorisme, Edouard Philippe a confirmé la levée de l'état d'urgence - régime d'exception sous lequel la France est placé depuis les attentats meurtriers de novembre 2015 - "d'ici novembre", avant de déclarer, d'un ton grave: "Je préfère vous le dire tout de suite: il y aura d'autres attaques, d'autres drames d'autres vie touchées. Nous ne nous y habituerons jamais, nous ne baisserons jamais la garde. Nous lutterons contre le terrorisme avec la plus extrême dureté, sans renier ce que nous sommes, un Etat de droit, et qui plus est, la République française".

"Une loi de programmation militaire sera adoptée dès 2018", a d'autre part annoncé le Premier ministre qui a également évoqué le service national promis par Emmanuel Macron. Il y aura une "réflexion sur les formes qu'il prendra avant la fin de l' année 2017", a-t-il dit.

Sur les questions économiques, Edouard Philippe a fait un discours de droite axé sur une politique d'investissement, de baisse des charges ou encore de la réduction de la dette. "Renforcer le dialogue social dans les branches et l'entreprise, redonner du pouvoir d'achat aux actifs, sécuriser le parcours professionnel, rendre le système de retraite plus juste et plus lisible. L'urgence sociale est forte", a-t-il affirmé avant de confirmer la hausse de CSG dès 2018 et assurer de "faire baisser la pression fiscale d'un point de PIB sur cinq ans".

Pour atteindre les objectifs sur la dépense publique, Edouard Philippe a évoqué "trois leviers" : "stopper l'inflation de la masse salariale dans la fonction publique, qui représente le quart de nos dépenses publiques", "choisir et remettre en cause certaines missions", "repenser les politiques publiques qui pèsent sur nos effectifs".

Le Premier Ministre a annoncé un "grand plan d'investissement de 50 milliards d'euros" qui concernera "la transition numérique, la transition écologique, l'agriculture..." dont sera chargé l'économiste Jean Pisani-Ferry, qui conseillait Emmanuel Macron pendant sa campagne.

Il a aussi confirmé "la réforme de la taxe d'habitation" qui "rendra du pouvoir d'achat d'ici 2022", la suppression du RSI (régime social des indépendants), et annoncé un report à 2019 de la réforme de l'ISF (Impôt sur la Fortune).

Concernant l'écologie, le chef du gouvernement a évoqué "la montée en puissance de la fiscalité carbone". "Nous voulons arriver à la neutralité carbone d'ici 2050. Nous n'accorderons plus de permis d'exploration d'hydrocarbure", a-t-il dit. Il a d'autre part promis la "division par deux des déchets mis en décharge pour favoriser les déchets recyclés" et le recyclage de "100 % des plastiques d'ici à 2025" , ainsi que "la convergence de la fiscalité essence-diesel avant la fin de la mandature". Il a aussi annoncé des "états généraux de l'alimentation".

Au sujet de la question migratoire, Edouard Philippe a indiqué que "le gouvernement présentera des mesures la semaine prochaine qui répondront à trois exigences: exigence de dignité pour que la France honore sa tradition d'accueil (...), exigence d'efficacité pour réduire les délais moyens d'instruction demande d'asile de 14 à 6 mois, une exigence de solidarité avec nos partenaires européens".

Enfin, sur les dossiers européens, le Premier ministre a déclaré que "l'agenda européen de ce gouvernement tient en trois idées:"réconcilier les Français avec l'UE"; "œuvrer pour une Europe qui protège"; "préparer les trois négociations cruciales pour l'avenir de l' UE : élargissement, Brexit, perspectives financières après 2020" et estimé qu'il faut une "redéfinition de notre projet à 27 avec l'Allemagne".

A la fin de son discours, le chef du gouvernement a reçu des applaudissements nourris. Les représentants des différents groupes parlementaires ont ensuite pris tour à tour la parole avant le vote de confiance qui devait avoir lieu dans la soirée.

(Rédacteurs :Guangqi CUI, Wei SHAN)
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