Dernière mise à jour à 16h54 le 07/07
Soulignant que ses membres travaillent dans un environnement hautement politisé, le groupe de trois experts chargé d'enquêter sur l'utilisation d'armes chimiques en Syrie a appelé jeudi la communauté internationale à lui permettre d'accomplir son travail de manière indépendante, impartiale et professionnelle.
"Nous recevons, malheureusement, des messages directs et indirects, tout le temps, de plusieurs côtés, nous expliquant comment faire notre travail. Mon message à nouveau, au Conseil (de sécurité) aujourd'hui a été 's'il vous plaît laissez-nous faire notre travail'", a déclaré Edmond Mulet, chef du Mécanisme d'enquête conjoint de l'Organisation pour l'interdiction des armes chimiques (OIAC) et de l'ONU.
"Nous avons une équipe hautement professionnelle", a rappelé M. Mulet lors d'un point de presse au siège de l'ONU à New York, en présence de deux autres membres du groupe, Judy Cheng-Hopkins et Stefan Mogl. "Nous présenterons nos résultats en fonction des faits et de la science".
Le Mécanisme enquête actuellement sur l'attaque survenue le 4 avril 2017 sur la ville syrienne de Khan Sheikhoun. Les images de cet incident ont montré des enfants qui luttaient pour respirer en raison de l'utilisation possible du gaz sarin. Sont également examinés les incidents survenus le 16 septembre 2016 à Umm Hawsh, où de la moutarde au soufre a peut-être été utilisée.
S'adressant aux journalistes à la suite d'une séance d'information à huis clos au Conseil de sécurité sur le sixième rapport d'étape du Mécanisme, le groupe a déclaré que le point de départ de leur enquête est la détermination par une mission d'enquête antérieure selon laquelle un incident spécifique en Syrie impliquait ou était susceptible d'impliquer l'utilisation de produits chimiques comme armes.
Le Mécanisme recueille actuellement toutes les informations pertinentes concernant les deux incidents signalés et souligne l'importance d'obtenir un retour du gouvernement syrien concernant les journaux de bord des vols, les notes sur les mouvements et les listes de personnes interrogées.
"Nous travaillons avec le gouvernement syrien à ce sujet, et nous espérons que nous aurons les outils nécessaires pour faire notre travail", a déclaré M. Mulet, encourageant tout autre gouvernement, organisation ou entité à partager des informations sur ces incidents avec le Mécanisme.
M. Mulet a ajouté que les trois membres du Mécanisme "condamnent absolument" l'utilisation d'armes chimiques et s'efforcent d'identifier les auteurs présumés. Les résultats devraient être présentés au Conseil de sécurité à la mi-octobre, a déclaré le chef du mécanisme.