Dernière mise à jour à 16h19 le 07/07
Le G20 était autrefois considéré comme le parent pauvre du G7, club exclusif des pays riches tirant les ficelles sur la scène internationale. La crise financière mondiale de 2008 a bouleversé cet état de fait et le G20, plus représentatif des pays du monde entier, s'est imposé comme une plate-forme de gouvernance économique mondiale de premier plan.
L'évolution de ce mécanisme est lourde de sens. Elle montre notamment que l'ordre mondial dominé par l'Occident, qui perdure depuis plus de 200 ans, doit être réformé.
A la fin de la Guerre froide, de nombreuses figures de l'élite occidentale ont vanté les institutions politiques et économiques de leurs pays, alliage de démocratie et de libéralisation, célébrant l'aboutissement de la quête d'un modèle parfait de gouvernance, ou, pour reprendre les mots du politologue américain Francis Fukuyama, "la fin de l'histoire ".
Pourtant, l'ordre mondial libéral connaît à présent des difficultés. En Europe, la sortie du Royaume-Uni de l'Union européenne (UE), la montée des groupes politiques d'extrême droite et la prolifération des attaques terroristes entravent le processus d'intégration du continent.
De l'autre côté de l'Atlantique, le revirement de Washington sur le changement climatique et le libre-échange ainsi que ses relations difficiles avec l'Europe et la Russie, associé à de multiples autres facteurs, ont incité de nombreux pays à remettre en question le rôle des Etats-Unis sur la scène mondiale.
L'Occident s'inquiète. Beaucoup en Europe et aux Etats-Unis constatent avec nervosité l'émergence de la Chine sur la scène internationale et son développement au niveau national, voyant en elle une conspiratrice prête à bouleverser l'ordre mondial actuel.
Cette idée procède d'un état d'esprit d'un autre temps, centré sur les rivalités géostratégiques et la réticence de l'Occident à céder les prérogatives auxquelles il s'est tant habitué.
Dans les années 1980, ces mêmes personnes s'inquiétaient de l'expansion économique rapide du Japon. Il ne serait donc pas surprenant que l'Occident voit la Chine, pays doté d'un système politique et économique différent, comme un fauteur de trouble encore plus important, voire une menace.
Cette inquiétude est toutefois infondée, car elle prend racine dans une interprétation erronée des intentions de la Chine et est déconnectée de la réalité. Le succès économique de la Chine au cours des 30 dernières années s'explique en grande partie par son intégration dans le monde. Par conséquent, elle n'a aucun intérêt à perturber l'ordre mondial.
Cela ne signifie pas pour autant que l'ordre mondial actuel dominé par l'Occident devrait rester tel qu'il est. Le principal défaut de ce système est qu'il a tendance à se soucier davantage des intérêts de l'Occident que de ceux des autres pays.
Le déploiement du bouclier antimissile américain THAAD en Corée du Sud, qui porte gravement atteinte aux intérêts stratégiques de sécurité de la Chine, de la Russie et d'autres pays de la région, illustre le tribalisme politique de l'Occident.
Un autre problème majeur est que l'ordre mondial actuel ne reflète pas les droits légitimes au développement et à la modernisation des pays en développement.
La communauté internationale reconnaît à présent que le système mondial de gouvernance doit être amélioré afin de ne pas servir seulement les pays riches, mais le monde dans son ensemble.
A cette fin, la Chine a proposé de construire une communauté de destin et adopté diverses mesures pour concrétiser cette vision, dont le projet phare est l'initiative "la Ceinture et la Route". La Chine a construit des routes, des voies ferrées et des ports reliant les différentes parties du monde pour libérer le potentiel de développement au profit de tous.
L'Occident devrait adopter les réformes nécessaires et ne pas s'accrocher au passé afin d'éviter de devenir le fossoyeur du bon vieux système qu'il chérit tant.