Dernière mise à jour à 09h36 le 14/07
Le président américain Donald Trump a été reçu jeudi à Paris par le chef de l'Etat français Emmanuel Macron, à la veille du traditionnel défilé militaire du 14 juillet sur les Champs Elysées auquel participeront des forces armées américaines pour commémorer le centenaire de l'entrée en guerre de Washington dans la première Guerre mondiale.
Le couple Trump a été solennellement accueilli jeudi après-midi par le chef de l'Etat français Emmanuel Macron et son épouse Brigitte à l'Hôtel national des Invalides, un bâtiment érigé au XVIIe siècle pendant le règne de Louis XIV pour y accueillir les blessés de guerre. Les deux présidents, qui se sont déjà rencontrés à plusieurs reprises, ont échangé une chaleureuse poignée de main, avant d'écouter les hymnes américain et français puis de passer les troupes en revue.
Lors d'une conférence de presse conjointe à l'issue de leurs entretiens en tête-à-tête à l'Elysée, en début de soirée, Emmanuel Macron et Donald Trump ont affiché leurs points communs et affirmé leur volonté de lutter conjointement contre le terrorisme.
"Je pense que c'est à la fois symbolique et important que le président des Etats-Unis puisse être présent demain pour célébrer notre fête nationale", a déclaré le chef de l'Etat français.
"La présence de Donald Trump était naturelle, et je pense que c'est important pour l'histoire de notre pays", a-t-il indiqué, alors que cette invitation a été sujette à polémique dans l'Hexagone.
Devant les médias, Emmanuel Macron a évoqué le contenu de "la séance de travail détaillée" qu'il a eue avec son homologue américain.
"En matière de lutte contre le terrorisme, nos vues sont parfaitement alignées", a déclaré le président français, tout en prenant acte du désaccord qui persiste avec Washington sur la question du climat depuis le retrait américain de l'Accord de Paris.
"Nous sommes convenus de renforcer notre collaboration pour lutter contre la propagande et la cyber-criminalité", a notamment annoncé le président Macron, évoquant un "plan d'action robuste".
Concernant la "situation irako-syrienne", le chef de l'Etat français a remercié Donald Trump "pour tout ce qui a été fait par les troupes américaines" et réaffirmé sa "volonté d'oeuvrer avec une détermination entière" afin de lutter contre une "menace mondiale avec des ennemis qui cherchent par tous les moyens à nous déstabiliser".
Emmanuel Macron a ensuite évoqué "des initiatives sur l'après-guerre" en Syrie qu'il "faut mener ensemble", grâce notamment à un "groupe de contact en soutien de ce qui est fait par les Nations Unies" afin de "construire des solutions politiques inclusives".
Le président français a aussi fait allusion à des sujets commerciaux. "Il faut tout faire pour qu'un commerce libre et équitable puisse se mettre en place", a-t-il dit, évoquant des "mesures efficaces de lutte contre le dumping".
Le président Trump a ensuite pris la parole pour remercier son homologue français de l'avoir invité à cette "merveilleuse fête nationale qui sera spectaculaire". Il a d'abord rappelé les liens historiques qui unissent les Etats-Unis et la France, qualifiant l'amitié entre les deux pays d'"inébranlable", puis il a rendu hommage aux victimes de l'attentat du 14 juillet dernier qui a endeuillé la ville de Nice.
"Aujourd'hui, nous avons décidé des modalités des partenariats. La France a d'excellentes capacités en matière de contre-terrorisme", a-t-il dit, déclarant vouloir "vaincre les forces du mal et de destruction". Il a salué la "libération de Mossoul", déclarant qu'il faut désormais "faire en sorte que cette victoire soit pérenne" en Irak.
"Les Etats-Unis demeurent engagés dans leur rôle de leader en matière de protection", a affirmé Donald Trump. "Tant que nous serons fiers de notre identité, de nos origines (...) rien ne nous sera impossible ensemble", a-t-il ajouté.
A une question posée ensuite par une journaliste sur l'Accord de Paris, le président Macron a répondu: "Nous avons partagé notre désaccord sur ce point mais cela ne doit en aucun cas empêcher nos discussions sur les autres sujets", tandis que Donald Trump, sibyllin, a affirmé "Oui, quelque chose pourrait se passer au sujet de l'Accord de Paris".
Son homologue français ne désespère pas de le faire changer d'avis depuis le retrait de Washington de l'Accord de Paris sur le climat.
Questionné sur le dossier syrien, le président Macron a déclaré qu'il s'accorde avec Donald Trump sur "une ligne rouge commune". "Aucune utilisation d'armes chimiques sinon les représailles seront immédiates", a-t-il fait entendre.