Dernière mise à jour à 13h37 le 18/07
La libération historique de Mossoul ne doit pas faire oublier les multiples défis qui restent à relever en Irak, a averti lundi le représentant spécial du secrétaire général des Nations Unies pour l'Irak et chef de la Mission d'assistance des Nations Unies pour l'Irak (MANUI), Jan Kubis.
Lors d'un exposé devant les membres du Conseil de sécurité de l'ONU, M. Kubis s'est inquiété des représailles exercées par la population contre des familles perçues comme ayant soutenu Daech, des retards dans le processus électoral et de l'intention du président de la région du Kurdistan d'organiser cet automne un référendum sur l'indépendance.
S'agissant de la libération de Mossoul par les forces de sécurité irakiennes, annoncée officiellement le 10 juillet par le Premier ministre irakien Haïder al-Abadi, le eeprésentant spécial a rappelé que des territoires sont encore à reconquérir sur Daech dans plusieurs gouvernorats du pays.
La défaite finale de Daech ne pourra être obtenue que par des solutions inclusives et à long terme, a poursuivi M. Kubis. L'autorité de l'Etat doit être rétablie et des réformes entreprises pour garantir l'état de droit, la bonne gouvernance, une justice équitable et la redevabilité, y compris dans les provinces du sud du pays. Le gouvernement devra faire tout son possible pour rétablir la sécurité et permettre à ses ressortissants de vivre dans la dignité, a-t-il averti.
L'assistance actuelle ne pourra pas s'achever avec la fin de la campagne militaire, a averti M. Kubis, qui s'est dit encouragé par la volonté affichée en ce sens par les pays voisins de l'Irak lorsque le Premier ministre Abadi s'est rendu, en juin, en Arabie saoudite, en Iran et au Koweït.
Enfin, le représentant spécial a rappelé qu'une des priorités de la MANUI avait été la reddition des comptes pour les multiples exactions commises pendant le conflit. La MANUI, a expliqué M. Kubis, s'attache à ce que les tribunaux nationaux aient compétence pour juger les auteurs des crimes internationaux commis, afin de compléter les initiatives prises au plan international pour rassembler les preuves des crimes les plus graves commis par Daech.
Comme la lutte contre le groupe terroriste approche de sa fin, la MANUI va réorienter son action dans ce domaine et se concentrer sur les violences sexuelles commises, avec une priorité accordée à la réintégration des victimes survivantes.