Dernière mise à jour à 09h31 le 13/10
La directrice générale de l'Organisation des Nations Unies pour l'éducation, la science et la culture (UNESCO), Irina Bokova, a dit jeudi regretter "profondément" la décision des Etats-Unis de se retirer de l'agence onusienne au 31 décembre prochain.
"C'est une perte pour l'UNESCO. C'est une perte pour la famille des Nations Unies. C'est une perte pour le multilatéralisme", a-t-elle souligné dans un communiqué publié peu après l'annonce du Département d'Etat américain.
Ce dernier a fixé ce retrait au 31 décembre 2018, estimant que l'organisation basée à Paris était "anti-israélienne". Le pays conservera néanmoins un statut d'observateur, a-t-il précisé
En 2011 lors de la 36e session de la Conférence générale de l'UNESCO, la Palestine est devenue membre de l'organisation. En réaction, les Etats-Unis ont suspendu leur contribution, qui représentait un quart du budget total de l'organisation.
"J'ai déjà exprimé ma conviction que jamais l'UNESCO n'a été aussi importante pour les Etats-Unis, de même que les Etats-Unis pour l'UNESCO", a rappelé la directrice générale en évoquant cet événement.
"Cette vérité" est encore plus "manifeste" aujourd'hui, "au moment où la montée de l'extrémisme violent et du terrorisme appelle à forger de nouvelles réponses à long terme pour la paix et la sécurité dans le monde, en luttant contre le racisme et l'antisémitisme, en combattant l'ignorance et la discrimination", a-t-elle ajouté.
Irina Bokova s'est dite "convaincue" que le travail de l'UNESCO "correspond aux préoccupations du peuple américain", rappelant que "le partenariat entre l'organisation et les Etats-Unis a été profond, car il s'est appuyé sur le fondement de valeurs partagées".
"Au moment où la lutte contre l'extrémisme violent appelle à un renouveau des efforts pour l'éducation et le dialogue des cultures, il est regrettable que les Etats-Unis se retirent de l'agence des Nations Unies chargée de mener ce combat", a-t-elle déclaré, évoquant "une perte pour la famille des Nations Unies" et "le multilatéralisme".
L'UNESCO "continuera de travailler pour l'universalité de cette organisation, pour les valeurs que nous partageons, pour les objectifs que nous avons en commun, pour renforcer un ordre multilatéral plus efficace et un monde plus pacifique et plus juste", a conclu Mme Bokova.