Dernière mise à jour à 14h57 le 01/11
Le secrétaire général des Nations Unies, Antonio Guterres, a exhorté mardi le Conseil de sécurité à réduire et mettre fin au niveau alarmant de souffrances inacceptables endurées par les enfants dans le monde en raison des conflits. "Une source de honte mondiale", a-t-il confié.
"Nous voyons des enfants stigmatisés pour avoir été recrutés et utilisés par des groupes armés. Nous voyons des enfants tenus pénalement responsables d'actes qu'ils ont été forcés à commettre. Et nous voyons des parties à un conflit entraver souvent l'acheminement d'une aide vitale pour les enfants", a déploré M. Guterres lors de la présentation au Conseil de son rapport sur le sort des enfants en temps de conflit armé.
Selon le rapport, l'Afghanistan est le pays où l'ONU a dénombré le plus grand nombre d'enfants victimes en 2016. Les cas avérés de recrutement et d'utilisation d'enfants dans des conflits ont doublé en Syrie et en Somalie. La violence sexuelle s'est largement répandue contre les enfants en République démocratique du Congo (RDC), au Nigeria et au Soudan du Sud.
"Ce que nous avons infligé aux enfants dans les zones de guerre ces dernières années est une honte", a pour sa part déclaré Virginia Gamba qui s'adressait pour la première fois au Conseil de sécurité en sa qualité de représentante spéciale du secrétaire général pour le sort des enfants en temps de conflit armé. Mme Gamba a souligné que le Fonds des Nations Unies pour l'enfance (UNICEF) a relevé en 2016 plus de 20.000 violations commises contre des enfants dans le contexte considéré.
Malgré ce tableau des plus sombres, le secrétaire général a tenu à insister sur les progrès accomplis, évoquant les mesures protectrices mises en place par les forces de sécurité de cinq Etats et quatre groupes armés en 2016. "Ces mesures vont de la libération d'enfants emprisonnés en Somalie à des actions substantielles affectant des opérations complexes telles que celles prises par la Coalition dirigée par l'Arabie saoudite pour rétablir la légitimité au Yémen", a-t-il dit.
Pour la représentante spéciale, les engagements récents pris par les Etats membres pour protéger davantage les enfants sont une source d'espoir. Quand la volonté politique existe, des résultats concrets peuvent être obtenus, a assuré Mme Gamba avant de citer ceux relevés par le rapport en ce qui concerne le Nigeria, les Philippines, la Colombie et même la RDC.
Pour le secrétaire général, l'ampleur et l'intensité des crises exigent un redoublement des efforts et l'adoption d'approches innovantes. Notant la nature transfrontalière croissante des conflits, année après année, M. Guterres a plaidé pour un renforcement de l'engagement avec les acteurs régionaux et sous-régionaux. "Nous devons encourager des engagements juridiques et politiques supplémentaires afin de protéger les enfants", a-t-il dit, en demandant aux Etats membres de fournir des ressources pour appuyer ces initiatives.
"En 2016, des milliers d'enfants ont été libérés par des forces armées et groupes armés, pourtant seulement la moitié d'entre eux ont été réintégrés avec succès au sein de leurs familles et communautés", a poursuivi le chef de l'ONU avant de souligner la nécessité de fournir des ressources et capacités aux programmes éducatifs, de formation, de conseil et pour aider à la réunification des familles.