Dernière mise à jour à 08h55 le 06/12
Le Ministère russe de la justice a désigné neuf médias comme agents de l'étranger, a annoncé le 5 décembre le service de presse de celui-ci à l'agence de presse TASS. Les médias accusés d'exercer des fonctions d'agents de l'étranger, a précisé le ministère, sont Voice of America, Radio Free Europe/Radio Liberty, Current Time TV, le service Tatar-bachkir de Radio Liberty (Azatliq Radiosi), Sibir Realii, le projet régional Idel Realii, le projet Factograf, Kavkaz, Realii et Krym Realii.
C'est le 25 novembre que le Président Vladimir Poutine a signé la ratification du projet de loi désignant ces médias comme agents de l'étranger. Le document a été adopté par la Douma d’État russe (chambre basse du Parlement) le 15 novembre et approuvé par la Chambre haute, le Conseil de la Fédération, le 22 novembre. La loi étiquette les médias comme agents de l'étranger s'ils reçoivent des fonds de l'étranger. Après avoir acquis ce statut, ces médias seront soumis à des restrictions et responsabilités, qui sont actuellement envisagées pour les organisations non gouvernementales (ONG) qualifiées d'agents de l'étranger. Ils seront également confrontés à la même responsabilité que les ONG en cas d'infraction à la législation.
Cette mesure est une réponse à la demande du Ministère américain de la justice à RT America, une filiale américaine de la compagnie de télévision russe, de s'enregistrer en tant qu'agent étranger aux États-Unis en vertu d'une loi de 1938, en raison de son rôle présumé dans ingérence dans les affaires intérieures des États-Unis et les élections présidentielles de 2016 en favorisant l'agenda du Kremlin. De son côté, la Russie nie toute ingérence dans la campagne électorale.
De son côté, le Congrès des États-Unis a également révoqué l'accréditation de RT, ce qui a incité la chambre basse du parlement russe, la Douma d’État, à envisager une interdiction pure et simple des médias américains. Le 4 décembre, un comité de la Douma a décidé de proposer que tous les médias américains nommés comme agents de l'étranger se voient interdits d'assister à ses sessions.