Dernière mise à jour à 14h26 le 27/01
Le président français Emmanuel Macron a reçu vendredi soir, à l'Elysée, son homologue argentin Mauricio Macri. Lors d'une conférence de presse à l'issue de leur réunion, les deux chefs d'Etat ont affiché leur attachement au multilatéralisme et assuré partager la même "vision stratégique" sur l'accord entre l'Union européenne (UE) et le Mercosur en cours de négociation.
"Nous avons partagé des visions claires et franches sur l'accord entre l'Union européenne et le Mercosur. Cet accord est important et nous devons trouver des solutions ensemble", a déclaré devant la presse, le président Macron à l'issue de son entretien avec son homologue argentin Mauricio Macri. "J'ai exprimé les préoccupations de la France sur les sujets agricoles et sur la viande en particulier. Nous avons clarifié nos intérêts respectifs", a-t-il assuré.
"Nous partageons la même vision stratégique sur cet accord", a-t-il affirmé. Un accord qu'il a qualifié de "pertinent" et qui "doit être soutenu parce qu'il peut nous permettre d'aller vers une approche mutuellement bénéfique", a-t-il dit. "Je suis convaincu que nos négociateurs trouveront la solution technique", a-t-il dit.
Le président français avait annoncé jeudi qu'il allait exposer à son homologue argentin les "lignes rouges" que la France ne souhaite pas dépasser dans le cadre d'un éventuel futur accord commercial UE-Mercosur (communauté économique qui regroupe plusieurs pays d'Amérique du Sud), en particulier dans le secteur de la viande de bœuf.
"Nous aurons une discussion nourrie" avec le président argentin, avait indiqué M. Macron lors de ses vœux au monde agricole prononcé dans le Puy-de-Dôme.
Après Moscou et Davos, le président argentin Mauricio Macri dont le pays assure la présidence tournante du G20 est venu à Paris pour plaider en faveur de cet accord commercial de libre-échange entre l'UE et le Mercosur. Un accord en cours de négociation depuis de longues années et qui suscite de sérieuses inquiétudes, en particulier dans le monde agricole français et la filière bovine.
Les Argentins escomptaient le conclure lors de la conférence ministérielle de l'Organisation mondiale du commerce qui s'est tenu à Buenos Aires en décembre. Ils cherchent à se présenter comme l'interlocuteur privilégié de l'UE dans le processus de négociations qui doit reprendre la semaine prochaine et espèrent parvenir à un accord définitif avant la mi-2018.
Pendant la conférence de presse, le président Macron a insisté sur "la vision du monde" qu'il partage avec le président Macri fondée sur "un commun attachement au multilatéralisme". "La France et l'Argentine luttent ensemble contre le dérèglement climatique et pour la mise en place de règles collectives internationales, à travers le multilatéralisme", a-t-il déclaré.
Le chef de l'Etat français a également exprimé son soutien à la candidature de l'Argentine à l'Organisation de coopération et de développement économique (OCDE) et rappelé que l'agence française de développement a ouvert un bureau en Argentine.
Le président argentin, à son arrivée au pouvoir en décembre 2015, a hérité d'un pays où l'inflation dépassait 40%. Si elle a été ramenée à 24,8% l'an dernier, le pays reste confronté à d'importants mouvements sociaux, plus d'un quart de la population vit dans une grande pauvreté, alors que les investissements étrangers restent frileux, dont l'Argentine a grandement besoin pour compenser son important déficit public et son endettement.
Quant à la lutte contre la pauvreté, Maurico Macri, à Paris comme à Davos, a insisté sur la réorganisation de l'économie de son pays. "L'Argentine vient de dépasser une période d'isolement", a-t-il dit, saluant le retour de son pays dans le concert des Nations et se félicitant du fait que la prochaine réunion du G20 aura lieu en Amérique latine.
"Emmanuel Macron comme moi avons été élus parce que nos peuples cherchaient des transformations profondes dans nos sociétés", a-t-il déclaré.
Il a évoqué les "nombreuses convergences depuis de longues années" entre l'Argentine et la France et s'est réjoui de sa rencontre avec les représentants du MEDEF (Mouvement des entreprises de France). L'accord UE-Mercosur constitue une opportunité énorme pour les deux pays, a-t-il affirmé, citant notamment le secteur minier, celui de l'énergie et le domaine des innovations.