Dernière mise à jour à 09h06 le 29/03
Un hommage national a été rendu mercredi à Paris à Arnaud Beltrame, cet officier de gendarmerie de 44 ans décédé samedi dernier des suites de ses blessures après avoir pris la place d'une otage du terroriste de l'Aude dans un supermarché de Trèbes.
Ce lieutenant-colonel de gendarmerie, dont l'acte a été unanimement qualifié "d'héroïque", a été élevé au grade de commandeur de la Légion d'honneur et nommé colonel à titre posthume par le président français Emmanuel Macron qui a présidé la cérémonie d'hommage dans la cour des Invalides.
"Au moment du dernier adieu, je vous apporte la reconnaissance, l'admiration et l'affection de la nation tout entière : je vous fais commandeur de la Légion d'honneur et je vous nomme colonel de gendarmerie", a déclaré M. Macron devant le cercueil du défunt recouvert du drapeau national.
Arnaud Beltrame a conjuré l'esprit de renoncement et d'indifférence qui, parfois, menace en sauvant la jeune femme otage du terroriste, selon le président français.
"Il a montré que le socle vivant de la République, c'est la force d'âme (...) La leçon qu'il nous a offerte est, je le sais, d'un prix inacceptable, que chaque soldat est pourtant prêt à payer", a-t-il indiqué.
Pour Emmanuel Macron, ce que la France doit à M. Beltrame, à sa famille et ses collègues, "c'est qu'il ne soit pas mort en vain et que sa leçon demeure gravée dans le cœur des Français".
Car le sacrifice d'Arnaud Beltrame, dit-il, "nous oblige, il nous élève. Il dit comme aucun autre ce qu'est la France, ce qu'elle ne doit jamais cesser d'être et qu'elle ne cessera jamais d'être tant que des femmes et des hommes décideront de le servir avec courage, sens de l'honneur et amour de la patrie".
Le cortège funéraire d'Arnaud Beltrame est parti de la place du Panthéon pour l'Hôtel des Invalides où le président de la République a prononcé l'éloge funèbre en présence des officiels, des responsables de différents camps politiques ainsi que de la famille du colonel Beltrame et celles des victimes de l'attaque.
Les casernes, les commissariats et préfectures français ont également observé mercredi à 10h précise une minute de silence en mémoire d'Arnaud Beltrame, victime des attaques terroristes perpétrées vendredi dernier dans l'Aude (Carcassonne et Trèbes), qui ont fait quatre morts et 16 blessés.