Dernière mise à jour à 10h48 le 17/04
L'ambassadeur de France aux Nations unies s'est engagé lundi à faire avancer un projet de résolution au Conseil de sécurité, dans le but de créer un nouveau mécanisme d'enquête sur l'emploi d'armes chimiques en Syrie.
Les négociations entre les 15 membres du Conseil de sécurité commenceront lundi, a affirmé à la presse François Delattre, l'ambassadeur français. "Notre priorité est maintenant d'entrer dans une nouvelle phase en discutant du projet de résolution avec tous les membres du Conseil de sécurité", a-t-il indiqué.
Le projet de résolution français a été communiqué samedi à tous les membres du Conseil, peu après que les Etats-Unis, la France et le Royaume-Uni ont lancé une attaque de missiles sur la Syrie, suite à des allégations d'utilisation d'armes chimiques dans ce pays au début du mois.
"Le but de cette résolution est clair: relancer une action collective pour le Conseil de sécurité sur le dossier chimique, pour protéger la population civile et travailler sur un règlement politique de la crise syrienne", a indiqué M. Delattre.
La Mission d'établissement des faits de l'Organisation pour l'interdiction des armes chimiques (OIAC), l'organe de veille de la Convention sur l'interdiction des armes chimiques, a envoyé des équipes en Syrie pour enquêter sur les allégations d'attaque chimique à Douma le 7 avril. Les équipes n'ont cependant pas pu accéder à la zone de Douma.
La Russie affirme quant à elle qu'aucune attaque chimique n'a eu lieu à Douma.
Le nouveau projet de résolution survient de fait après que la Russie a opposé son véto la semaine dernière à une résolution proposée par les Etats-Unis, dans le but de créer un mécanisme d'enquête sur l'usage d'armes chimiques en Syrie.
A la différence du groupe d'enquête de l'OIAC, qui a uniquement le pouvoir d'enquêter, ce mécanisme aurait été autorisé à désigner lui-même les éventuels coupables.
Un tel mécanisme, le Mécanisme d'enquête conjoint, avait de fait déjà été mis en place par le passé entre l'OIAC et les Nations unies. Il avait établi que le gouvernement syrien et le groupe terroriste Etat islamique avaient tous deux recouru à des armes chimiques en Syrie. La Russie a cependant mis son véto au renouvellement de son mandat en novembre 2017.