Dernière mise à jour à 09h35 le 23/05
Le président français, Emmanuel Macron, a présenté ce mardi les grands axes de sa politique en faveur des quartiers défavorisés, plaçant notamment la lutte contre le trafic de drogue, le chômage et les disparités entre les territoires comme priorités.
Évoquant un "embrasement des trafics" de drogues, M. Macron a annoncé que le gouvernement français présenterait "d'ici juillet" un plan de lutte contre le trafic de drogue, soulignant que "la bataille du trafic dans de nombreuses cités" était actuellement perdue. Le chef de l'Etat français a souligné "la grande violence" que causent des trafics internationaux conduisant "aux pires crimes", au lendemain d'une mise en joue de policiers par des malfaiteurs en fuite dans un quartier sensible de Marseille (Bouches-du-Rhône).
Le président français a rappelé des mesures déjà annoncées telles que le déploiement de 1 300 policiers dans 30 des quartiers les plus difficiles.
Alors que 35% des moins de 30 ans sont sans emploi dans les quartiers défavorisés, la lutte contre le chômage est l'un des axes principaux dévoilés par Emmanuel Macron qui a appelé les 120 plus grandes entreprises françaises à "prendre leur part" pour permettre le retour à l'emploi des personnes vivant dans ces quartiers.
Des tests anti-discrimination à l'embauche seront d'ailleurs instaurés d'ici trois ans avec 40 tests anonymes seront effectués par année : "Nous allons généraliser le testing, vérifier les comportements et s'assurer qu'il n'y a pas de discrimination à l'embauche. Les entreprises du SBF120 commenceront le testing avec 40 entreprises par an et 120 seront testées en 3 ans", a-t-il déclaré.
M. Macron veut également lutter contre les disparités entre les territoires, avec la création d'une "instance de recours pour les habitants, comme pour les élus" en juillet prochain et à la mise en place d'un "débat d'évaluation sur l'équité territoriale au Parlement". Il y a des territoires en grande difficulté, et ils peuvent être très urbains, très ruraux, les raisons sont profondément différentes", a-t-il indiqué.
"Je ne suis pas sûr de vouloir recréer une Cour, mais je trouve que l'idée d'une équité territoriale et d'avoir une instance de recours et de la transparence sur ce sujet est une bonne idée", a affirmé le président français, en écho à la proposition du rapport Borloo de créer une "Cour d'équité territoriale".
M. Macron a d'ailleurs clairement rejeté l'idée d'un "plan banlieue" estimant "cette stratégie aussi âgée" que lui. Selon lui, le rapport Borloo qu'il avait pourtant demandé, est arrivé "au bout" d'une vision : "aujourd'hui poursuivre dans cette logique est poursuivre dans l'assignation à résidence, la politique spécialisée", a-t-il déclaré.
Sur le plan de la sécurité et la lutte contre la radicalisation, le chef de l'Etat français a demandé à ce que les maires et les préfets échangent davantage : " Les personnes identifiées comme les plus à risque qui sont dans un fichier FSPRT et qui sont revues par les préfets de manière régulière avec un compte rendu au ministre, ces personnes-là, pour les plus sensibles, il est normal que le préfet ait maintenant de manière systématique, et dans une charte qu'on va rendre transparente, un dialogue avec les maires pour pouvoir échanger", a-t-il indiqué, demandant au ministre de l'Intérieur de faire des propositions concrètes sur le sujet "d'ici au mois de juillet".
Le président français a également indiqué que le racisme et l'antisémitisme "empiraient" dans ces quartiers : "Il faut regarder les choses en face : c'est en train d'empirer (...) les pouvoirs publics vont faire appliquer la loi sur les discours racistes", a-t-il précisé.