Dernière mise à jour à 11h15 le 31/05
L'émissaire de l'ONU en Irak a appelé mercredi à la formation rapide d'un gouvernement inclusif dans le pays suite aux élections législatives du 12 mai.
"La phase post-électorale est un moment critique pour l'Irak. Nous appelons les dirigeants politiques à donner la priorité à un dialogue inclusif et non sectaire, afin de garantir la formation rapide d'un nouveau gouvernement de nature véritablement nationale, reflétant la volonté du peuple irakien", a déclaré Jan Kubis, Représentant spécial du secrétaire général de l'ONU pour l'Irak.
Il est essentiel que le nouveau gouvernement travaille de manière unifiée, en dépassant les divisions ethniques et confessionnelles, afin de mettre en place des réformes politiques, économiques et sociales urgentes, tout en travaillant à redresser l'économie et à améliorer les services publics et la justice sociale, a-t-il ajouté.
Seul un tel gouvernement permettra à l'Irak de devenir un Etat fédéral stable, prospère, uni, démocratique, pleinement souverain et indépendant, et jouissant de bonnes relations avec tous ses voisins, sur des bases de respect mutuel, de non-ingérence et d'intérêts communs, a-t-il affirmé.
Il a également appelé les dirigeants politiques à garantir la participation des femmes dans les négociations sur la formation de la nouvelle coalition dirigeante et du gouvernement, et à s'assurer qu'elles soient représentées au plus haut niveau des structures de décision du Parlement et du gouvernement irakiens.
Les élections du 12 mai se sont déroulées dans le calme et la stabilité, mais ont été marquées par une assez faible participation, qui n'a pas dépassé 44,52 %, a indiqué M. Kubis.
La décision de plus de la moitié des électeurs de ne pas exercer leurs droits démocratiques a envoyé un signal fort aux élites qui dirigent le pays depuis 2003, a-t-il dit. "J'appelle les élites politiques irakiennes à en tirer les conclusions qui s'imposent, notamment sur la nécessité d'une meilleure représentation, d'une justice pour tous, d'une responsabilité démocratique s'appliquant à tous, et d'une gouvernance libérée de la corruption, du sectarisme, du népotisme et du clientélisme", a-t-il ajouté.
Il a par ailleurs indiqué que la crise humanitaire se poursuivait en Irak, avec plus de 2,1 millions de déplacés internes dans le besoin.
Les financements destinés à fournir une aide d'urgence aux plus démunis sont encore excessivement faibles, a-t-il affirmé. Sur les 569 millions de dollars américains que l'ONU a appelé à lever, seuls 18 % avaient été rassemblés à la date du 15 mai. Les efforts de déminage et de stabilisation de la violence dans le pays restent eux aussi insuffisamment financés, a-t-il déploré.