Dernière mise à jour à 09h20 le 30/05
Vladimir Poutine a annoncé qu'il respecterait la Constitution russe qui interdit à quiconque d'avoir plus deux mandats présidentiels consécutifs, ce qui signifie qu'il quittera son poste en 2024 lorsque son mandat actuel expirera.
Ses remarques, faites à des journalistes lors d'un forum économique à Saint-Pétersbourg et diffusées à la télévision d'Etat, ne sont pas une surprise et ne signifient pas nécessairement qu'il renoncera au pouvoir dans six ans. M. Poutine avait en effet démissionné de son poste de président en 2008, après deux mandats consécutifs pour revenir en 2012 après avoir occupé un poste de Premier ministre, une tactique à laquelle rien ne l'empêche légalement de recourir à nouveau.
« J'ai toujours respecté strictement la Constitution de la Fédération de Russie », a déclaré M. Poutine lorsqu'il lui a été demandé si et quand il quitterait ses fonctions. « Dans la constitution, il est clairement écrit que personne ne peut avoir plus de deux mandats consécutifs ... J'ai l'intention de respecter cette règle ». Vladimir Poutine a facilement été réélu en mars, prolongeant son mandat de six ans jusqu'en 2024, soit 24 ans en place directement ou indirectement, ce qui ferait de lui le dirigeant russe ayant occupé le pouvoir le plus longtemps depuis Josef Staline.
Le forum économique international de Saint-Pétersbourg a également été utilisé par le président russe pour avertir que la sortie des Etats-Unis de l'accord nucléaire iranien pourrait déclencher une dangereuse instabilité. « Nous n'arrivons pas à arranger les choses avec la Corée du Nord. Voulons-nous un autre problème sur la même échelle ? », a-t-il demandé. Le Président russe, aujourd'hui âgé de 65 ans, a également attaqué les sanctions sévères imposées à la Russie, qui commencent à peser profondément sur l'économie de son pays, affirmant qu'elles étaient le résultat du « protectionnisme », de l'« arbitraire » et de la « connivence » des ennemis de la Russie.
M. Poutine a toutefois noté que la Russie comprenait la nécessité de s'éloigner de la confrontation avec l'Occident, ajoutant que les responsables « ne peuvent certainement pas être satisfaits » des relations actuelles entre la Russie et les Etats-Unis et que Moscou est « prête au dialogue ». Mais il a également affirmé que la Russie choisirait toujours ce qu'elle considère comme ce qui est le mieux pour elle face aux difficultés financières immédiates. « Chaque nation a des intérêts et des priorités nationales », a-t-il dit. « Mais si nous avons le choix entre un Etat souverain ou des restrictions, nous choisirons toujours le premier ».