Dernière mise à jour à 09h04 le 30/05
La civilisation chinoise a longtemps été considérée comme l'une des plus anciennes au monde, s'étendant sur plus de 5 000 ans d'histoire. Les chercheurs du pays ont récemment découvert de nouvelles preuves archéologiques qui vont dans ce sens.
Plusieurs responsables officiels et experts ont dévoilé lundi les résultats du Projet de recherche complète sur l'origine et le développement initial de la civilisation chinoise, un projet dirigé par l'État dont le but est d'explorer les premières origines de la civilisation chinoise en s'appuyant sur d'importantes fouilles archéologiques qui ont recours aux technologies modernes.
D'après les dernières découvertes archéologiques, les experts qui participent au projet en sont arrivés à la conclusion que les débuts de la civilisation chinoise datent d'il y a environ 5 800 ans et se situent dans les zones géographiques des bassins inférieurs du fleuve Jaune et du Yangtsé.
« Les années de fouilles à grande échelle menées dans les ruines de Liangzhu, dans le Zhejiang à l'est de la Chine, sur le site de Taosi, dans le Shanxi au nord, sur le site de Shimao, dans le Shaanxi au nord-ouest, et sur le site de Erlitou, dans le Henan au centre du pays, viennent d'apporter des preuves », a déclaré Wang Wei qui travaille sur le projet.
Le projet lancé en 2001 regroupe des experts issus de 70 différentes institutions scientifiques et archéologiques du pays. Le projet est soutenu par plusieurs ministères et agences de l'État, dont l'Administration nationale du patrimoine culturel (ANPC), le ministère de la Science et de la Technologie (MST) et l'Académie chinoise des sciences sociales (ACSS).
Guan Qiang, directeur adjoint de l'ANPC, explique que l'équipe de recherche s'est appuyée sur les travaux scientifiques réalisés en Chine dans le domaine de l'archéologie au cours des 90 dernières années et a mené une étude pluridisciplinaire s'intéressant à la division sociale du travail, aux différences de classe, aux cités d'importance ainsi qu'au pouvoir coercitif afin de mettre en avant les grandes lignes qui caractérisaient les débuts de la civilisation en Chine.
Dans les ruines de Liangzhu, les archéologues ont retrouvé une ville intérieure large de près de 3 millions de mètres carrés ainsi qu'une ville extérieure plus vaste encore datant d'il y a environ 5 000 ans.
Les ruines d'une cité antique recouvrant une surface allant de 2,8 millions à 4 millions de mètres carrés ont été découvertes sur les sites de Taosi et de Shimao, des ruines qui datent de plus de 4 000 ans. D'après les experts, la stratification sociale dans ces cités antiques est clairement visible quand on observe les objets retrouvés dans les édifices et les tombes.
« Ces sociétés étaient probablement constituées en États », rapporte Wang. « Nous pensons donc que cette région où ces États étaient implantés était déjà entrée dans la phase première de la civilisation. »
Selon l'équipe de recherche, les premiers signes de la civilisation chinoise datent d'il y a environ 5 800 ans et sont présents dans les zones géographiques du fleuve Jaune, des bassins intermédiaires et inférieurs du Yangtsé et de l'ouest de la rivière Xiliao dans le nord-est de la Chine.
Il y a 5 300 ans, plusieurs régions en Chine ont embrassé la civilisation. Il y a environ 3 800 ans, une civilisation plus mature s'est développée dans la région qu'on appelle la Plaine centrale et a commencé à exercer une influence culturelle sur les zones environnantes, se constituant ainsi comme le cœur et le guide de l'ensemble du processus de formation de la civilisation chinoise, comme le concluent les chercheurs.
« L'origine et le développement initial de la civilisation chinoise n'ont pas été directement rapportés par écrit. Heureusement, nous sommes en mesure aujourd'hui de décrire cette période de l'histoire », explique Zhao Hui qui travaille lui aussi sur le projet.
« Les origines et le développement initial de la civilisation chinoise constituent une partie indispensable des origines et du développement initial de la civilisation humaine dans le monde, nous pouvons donc affirmer sans sourciller que nos travaux ont également rempli une page vide de l'histoire du monde », conclut-il.