Dernière mise à jour à 13h33 le 19/07
Le Haut-Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR) s'est dit mardi alarmé par la séparation d'une famille de réfugiés sri-lankais à Sydney par le gouvernement australien.
Un couple sri-lankais, traditionnellement marié depuis 2016 et ayant déclaré leur relation aux autorités australiennes, a été séparé mardi. La mère et la fille ont reçu l'asile la semaine dernière. Le père de 30 ans n'a pas pu faire partie de leur demande, ayant déjà fait sa propre demande d'asile avant la formation de leur relation. L'expulsion du père laisse sa partenaire sri-lankaise, une réfugiée reconnue, seule en Australie avec sa fille de 11 mois.
"Cela contrevient au droit fondamental de l'unité familiale, ainsi qu'au principe fondamental de l'intérêt supérieur de l'enfant", a déclaré un porte-parole du HCR, Andrej Mahecic, lors d'un point de presse mardi à Genève.
Le HCR a demandé au gouvernement australien des assurances que l'homme ne serait pas renvoyé d'Australie et serait autorisé à rester avec sa famille. Des avocats ont également déposé de multiples demandes d'intervention auprès du ministre australien de l'Intérieur, ce dernier ayant le pouvoir discrétionnaire d'autoriser une deuxième demande d'asile dans des circonstances exceptionnelles ou d'accorder un visa pour des raisons humanitaires. "Nous regrettons que ces demandes collectives aient échoué", a déploré M. Mahecic.
Pour le HCR, ce dernier incident va au-delà du refus de réunir les familles, pour les séparer activement et indéfiniment. Dans ce cas, la législation australienne en vigueur empêche la mère sri-lankaise de parrainer à jamais son conjoint pour qu'il puisse la rejoindre, elle et leur enfant en Australie. Le mari et père est également empêché d'obtenir même un visa de courte durée pour rendre visite à sa famille.
Selon le HCR, la politique australienne plus large de "traitement et dissuasion offshore" a conduit à la séparation de familles de réfugiés depuis 2013.
Les demandeurs d'asile qui arrivent en Australie par voie maritime se sont vus interdire par la loi de présenter une demande de visa australien. Ils ont ainsi été empêchés de rejoindre leurs proches en Australie, y compris leurs conjoints, parents et enfants.