Dernière mise à jour à 09h03 le 24/12
De violents combats ont éclaté dimanche entre les forces gouvernementales yéménites et les rebelles houthis dans la ville portuaire de Hodeïda, au bord de la mer Rouge, en dépit d'un cessez-le-feu soutenu par les Nations Unies, ont affirmé des sources locales.
Une source au sein des forces armées déployées dans la ville a indiqué sous couvert d'anonymat à Xinhua que les Houthis avaient lancé une violente offensive contre les forces gouvernementales dans l'ouest de Hodeïda, au moment même où une équipe d'observateurs de l'ONU arrivait dans la ville.
Les Houthis ont tenté de progresser dans les zones contrôlées par le gouvernement près du centre commercial CityMax de Hodeïda, provoquant d'intenses affrontements dans toute la zone.
Selon un habitant de la ville, les deux parties ont échangé des tirs d'artillerie lourde à 17H00 heure locale.
Une autre source au sein de la Brigade des Géants, une milice progouvernementale, a déclaré que les Houthis avaient tiré un certain nombre d'obus sur le quartier résidentiel de Mandher à Hodeïda.
La chaîne de télévision Masirah, affiliée aux Houthis, a quant à elle rapporté que les forces gouvernementales soutenues par l'Arabie saoudite avaient continué à installer des postes de contrôle et des positions militaires dans la zone.
Ces affrontements surviennent au cinquième jour du cessez-le-feu qui est entré en vigueur lundi à minuit (21H00 GMT). Ils coïncident par ailleurs avec l'arrivée d'une équipe de l'ONU chargée de surveiller l'application du cessez-le-feu à Hodeïda.
Patrick Cammaert, le général néerlandais à la retraite qui dirige l'équipe de l'ONU, est arrivé en début de journée à Sanaa, où il a rencontré les dirigeants houthis.
L'accord de cessez-le-feu signé la semaine dernière en Suède entre les deux parties demande notamment le retrait complet de tous les groupes armés de Hodeïda et de ses ports stratégiques.
En vertu de l'accord, le port sera géré par l'ONU, qui supervisera également le déploiement de forces neutres dans la zone pour empêcher toute escalade militaire. Les forces locales contribueront quant à elles à maintenir l'ordre dans la ville.
Le Yémen est embourbé dans la guerre civile depuis fin 2014, depuis que les rebelles houthis ont pris Sanaa, la capitale du pays, et renversé le gouvernement du président Abdrabbo Mansour Hadi. Une coalition dirigée par l'Arabie saoudite est intervenue en 2015 afin de s'opposer aux rebelles.
La guerre a fait plus de 10 000 morts, et a engendré une grave crise humanitaire dans le pays.