Dernière mise à jour à 10h35 le 07/08
Le Haut-Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR) a fait entendre mardi sa préoccupation envers la décision prise lundi par le Parlement italien d'adopter un décret-loi dont le volet sécurité durcit les sanctions envers les bateaux et les personnes menant des opérations de recherche et sauvetage en Méditerranée.
"Le HCR réitère sa préoccupation concernant des sanctions financières ou d'autre nature qui seront infligées aux capitaines, ce qui pourrait dissuader ou entraver les activités des navires privés pour le sauvetage en mer à un moment où les Etats européens se sont largement retirés des efforts de sauvetage en Méditerranée centrale", a indiqué mardi le porte-parole du HCR Charlie Yaxley dans un point de presse à Genève.
Selon les modifications approuvées par le Parlement italien, le montant maximal des amendes est porté à un million d'euros pour les navires privés qui procèdent au sauvetage en mer et ne respectent pas l'interdiction d'entrée dans les eaux territoriales, a rappelé le porte-parole, ajoutant que "les navires seront désormais automatiquement saisis".
Les ONG jouent un rôle inestimable pour sauver la vie de réfugiés et de migrants qui tentent la traversée périlleuse vers l'Europe, a estimé M. Yaxley, soulignant que "l'engagement et l'humanité qui motivent leurs activités ne doivent être ni criminalisés ni stigmatisés".
Parallèlement, il ne faut pas demander aux ONG et aux navires de commerce de transférer aux garde-côtes libyens les personnes secourues, ni leur ordonner d'effectuer le débarquement de rescapés en Libye, a-t-il ajouté.
Le HCR appelle les Etats à s'appuyer sur les récentes discussions qui ont eu lieu à Paris afin de mettre en oeuvre un dispositif temporaire et prévisible pour le débarquement des personnes secourues en mer, caractérisé par une responsabilité partagée entre Etats pour accueillir les personnes secourues et répondre à des besoins spécifiques, a-t-il conclu.