Des étudiants africains célèbrent leur diplôme à l'Université de technologie et d'éducation de Tianjin. Plus de 130 étudiants africains ont obtenu leur diplôme dans cette université depuis 2006. |
Selon les statistiques de l'Organisation de coopération et de développement économiques, en 2011, il y avait dans le monde environ 4,3 millions d'étudiants étrangers mobiles dans l'enseignement supérieur, dont 77 400 étudiant dans des établissements chinois.
Le Ministère chinois de l'Education a quant à lui donné un nombre plus élevé, déclarant que la Chine avait accueilli 119 000 étudiants étrangers en 2011, dont 88 500 étudiants en faculté et en premier cycle, 23 600 étudiants titulaires d'une maîtrise et 6 900 étudiants en troisième cycle.
Selon le plan d'action du Ministère, la Chine va accueillir 500 000 étudiants étrangers à tous les niveaux d'ici à 2020, devenant ainsi la première destination asiatique pour les étudiants étrangers. On prévoit que le nombre d'étudiants étrangers de niveau faculté et université devrait atteindre 150 000.
Cependant, Darryl S.L.Jarvis, vice-doyen des recherches et des études de 2e et 3e cycles et professeur d'études internationales à l'Institut d'Education de Hong Kong, doute que la Chine puisse être vraiment compétitive sur le marché international de l'éducation, même si elle « tente d'atteindre cet objectif via le développement de programmes en langue anglaise et en augmentant le nombre de bourses pour les étudiants étrangers à 50 000 d'ici 2015 ».
Le futur
Yang Rui, professeur d'éducation à l'Université de Hong Kong estime que la volonté et le besoin de la Chine d'attirer davantage d'étudiants étrangers est en concordance avec la place croissante du pays sur la scène internationale.
« Il est dans l'intérêt de la Chine d'accueillir plus d'étudiants venant de l'étranger. Ils aideront leurs propres sociétés à mieux comprendre la Chine et à interagir avec la Chine de manière plus efficace à travers tout un éventail de domaines sociaux », a-t-il dit.
« C'est aussi dans l'intérêt de ceux qui interagissent avec la Chine. Les étudiants étrangers ont toujours été la meilleure façon d'établir des relations interculturelles et d'améliorer l'influence d'un pays. La Chine ne fait pas exception et cela a été prouvé par son histoire et par la pratique contemporaine constatée chez les grandes puissances mondiales ».
Il y a encore beaucoup de choses à faire pour le Gouvernement, le plus important étant une réforme éducative qui profiterait à la fois aux étudiants nationaux et étrangers, ainsi qu'une réforme des salaires des professeurs d'université et des règlements sur les étudiants étrangers.
Pour Rahul Choudaha, Directeur de la recherche et du développement stratégique chez World Education Services, une organisation à but non lucratif spécialisée dans l'enseignement et la recherche internationaux, une plus grande connaissance du monde extérieur est essentielle : « La Chine a un potentiel inexploité, mais pour atteindre des objectifs de très haut niveau, une compréhension plus profonde des étudiants étrangers est nécessaire -tirer dans l'obscurité est le meilleur moyen de manquer sa cible ».