Essor du tourisme rouge en Chine

Pendant l'été, les vacanciers chinois se tournent désormais vers un tourisme bien plus patriotique : le "tourisme rouge". Musées, anciennes demeures et circuits retraçant les symboles communistes attirent un nombre croissant de touristes.

En se rendant dans les sites touristiques rouges, les visiteurs peuvent non seulement se détendre, mais également revivre l'histoire rouge de la Chine, période allant de la naissance du Parti communiste chinois (PCC) en 1921 à la fondation de la République populaire de Chine en 1949.

Le tourisme rouge, grâce à sa combinaison parfaite d'éducation patriotique et de détente, est de plus en plus populaire auprès de la population chinoise et connaît un véritable essor dans les régions abritant les sites révolutionnaires majeurs.

Du lac Nanhu de Jiaxing, dans la province orientale du Zhejiang, où s'est déroulé le premier Congrès national du PCC, à la place Tiananmen de Beijing, témoin de nombreux événements importants, en passant par la première base révolutionnaire rurale de Jinggangshan et le lieu sacré révolutionnaire de Yan'an, les sites rouges et les lignes rouges accueillent davantage de touristes au fur et à mesure que les températures augmentent.

Ce phénomène résulte principalement d'une nostalgie qui touche les personnes d'âge moyen et les seniors. Selon des experts du secteur, la révolution rouge qu'ils ont vécue a eu une influence réelle sur eux. Ainsi, les destinations touristiques rouges sont devenues des sites de réflexion historique et de recherche du temps passé.

D'après des employés du secteur touristique, les sites rouges, notamment les anciennes résidences des grands hommes et les objets légendaires et historiques, attirent aussi la jeune génération. De plus en plus d'adolescents, guidés par leurs parents, visitent les sites rouges pour obtenir une éducation patriotique.

Le tourisme rouge reflète également l'envie de retour à la nature des citoyens

La plupart des sites révolutionnaires se trouvent dans des zones montagneuses ou des régions isolées, souvent sous-développées sur le plan économique, mais la nature et l'écologie y sont bien préservées, et les paysages magnifiques.

Par conséquent, le tourisme rouge semble un moyen efficace pour permettre de développer l'économie locale de ces régions, qui se sont sacrifiées à la cause révolutionnaire.

Avec le développement rapide du tourisme rouge, l'arrivée de grands flux de touristes, de produits, d'informations et de capitaux conduit à l'amélioration des infrastructures dans les anciennes zones révolutionnaires et promeut ainsi le développement économique et social de ces régions, augmentant les revenus des habitants.

Par exemple, dans le village de Loushan, à Zunyi, qui bénéficie d'un climat frais et agréable et d'une culture rouge, les habitants développent le "nongjiale", l'industrie de la nourriture, du logement et des loisirs chez les paysans.

Outre l'intérieur du pays, le tourisme rouge à l'étranger attire également un nombre croissant de touristes chinois.

La petite ville française de Montargis, où Deng Xiaoping et d'autres révolutionnaires chinois ont séjourné dans le cadre du programme Travail-Etudes, a créé un itinéraire touristique intitulé "le chapitre de la Chine inscrit dans l'histoire de Montargis" destiné à retracer le parcours des étudiants chinois ayant séjourné dans la ville.

Grâce au rôle joué par les échanges culturels et le tourisme, aujourd'hui, le nom de Deng Xiaoping est connu de tous à Montargis, qui accueille de plus en plus de Chinois.

Outre Montargis, d'autres sites européens chargés d'empreintes révolutionnaires attirent aussi les touristes chinois.

Trèves, la plus ancienne ville d'Allemagne, est le lieu de naissance de Karl Marx. L'ancienne maison de ce dernier est le principal site visité par les touristes chinois. L'Allemagne a lancé d'autres produits touristiques, comme un nouvel itinéraire permettant de visiter l'ancienne résidence de Zhou Enlai à Berlin.

Selon les données d'un site chinois de voyages, le nombre de touristes ayant choisi des itinéraires rouges a presque triplé sur un an au premier semestre de l'année, et ce nombre a continué de croître pendant les vacances d'été.