Dernière mise à jour à 15h08 le 19/07
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2/3Deng Shufang utilise une canne pour s'aider à transporter la charge qu'elle porte en prenant une courte pause sur le chemin de montagne.
3/3Deng Shufang partage des collations offertes par les touristes avec ses collègues.
Pour aider son fils à faire ses études, une mère transporte des matériaux pesant 100 kg jusqu'au sommet du mont Emei, et cela une douzaine de fois par jour, alors que les touristes aux mains vides trouvent eux difficile de parcourir le chemin de montagne depuis la station de téléphérique de Jieyindian jusqu'au Sommet d'Or du mont Emei, dans la Province du Sichuan.
La station et le sommet se trouvent respectivement à 2 540 et 3 077 mètres au-dessus du niveau de la mer. Cependant, Deng Shufang, 42 ans, doit transporter des matériaux de construction comme du ciment, du sable, de l'acier et des briques de la station jusqu'au sommet 12 fois par jour. Lors de chacun de ses voyages, elle porte un panier de bambou contenant 100 kilos de matériaux de construction sur son dos, pour la somme de 24 Yuans (3,50 Dollars).
Deng Shufang, agricultrice dans la ville de Huatou du comté de Jiajiang, dans la Province du Sichuan, plantait du thé et d'autres cultures et pouvait porter entre 50 et 100 kg de céréales en une seule fois. C'est du fait de sa force qu'un autre villageois l'a présentée au mont Emei au second semestre de l'année dernière lorsqu'un gigantesque projet de reconstruction a débuté au sommet.
Le projet, qui devrait être achevé en 2019, comprend la construction d'une salle de la Déesse de la Miséricorde, plus connue sous le nom de Guanyin en chinois. Selon Wu Jian, membre du comité administratif du mont Emei, une grande quantité de matériaux de construction doit être amenée jusqu'au sommet. Avant sa récente retraite, M. Wu était agent d'information au sein du comité.
Après que les matériaux de construction aient été transportés vers la station de téléphonie de Jieyindian, ils doivent ensuite encore parcourir 1 km supplémentaire jusqu'au site du projet de reconstruction situé sur le sommet. Il y a environ 200 employés âgés de 20 à 60 ans qui portent du matériel de construction au sommet et qui vivent dans des dortoirs installés sur le site.
« En ce qui concerne Mme Deng, ce qui est inhabituel, c'est qu'elle est féminine, mais qu'elle peut transporter plus que la plupart des hommes », a déclaré M. Wu. La vie est dure pour Deng Shufang et ses collègues, mais elle est satisfaite du fait de l'argent qu'elle peut gagner. « J'ai besoin d'argent pour soutenir mon fils, qui va bientôt entrer en deuxième année à l'université », a-t-elle dit.
En raison du salaire relativement élevé, son mari l'a également rejoint et transporte aussi des matériaux de construction jusqu'au sommet. Leur village n'est pas loin du mont Emei, mais le couple n'a pourtant jamais visité ce site bouddhiste sacré, qui a été inclus sur la Liste du patrimoine mondial et du patrimoine culturel de l'UNESCO en 1996 avant de commencer à y travailler.
En chinois, le mot Emei est un terme poétique pour décrire les « belles femmes ». S'étendant sur 154 kilomètres carrés, la montagne offre une vue panoramique sur les paysages alentour tout au long de l'année. Le couple est heureux de pouvoir travailler sur cette montagne pittoresque, que beaucoup de gens n'ont pas la joie de pouvoir visiter.
Après le début des vacances d'été de leur fils au début du mois de juillet, ils l'ont emmené dans la montagne pour lui faire découvrir ses paysages magnifiques. Avec seulement une canne pour soutenir son corps, chargée d'un panier en bambou rempli de matériaux de construction, Deng Shufang doit se reposer toutes les deux ou trois minutes sur le chemin de montagne. Emus par ses difficultés et sa détermination à soutenir sa famille, certains touristes lui offrent de l'eau, des collations et des serviettes pour essuyer sa transpiration. « C'est bon de gagner le respect des étrangers grâce à mon travail difficile », a-t-elle déclaré.