La police kenyane déjoue une attaque d'Al-Shebab à Lamu

Les forces de sécurité kenyanes ont déjoué mardi matin une tentative d'attaque sur leur camp dans la région côtière de Lamu par le groupe militant Al-Shebab, quelques heures après que le président kenyan Uhuru Kenyatta avait ordonné une guerre totale contre les terroristes dans la région agitée.

Un officier de police supérieur de Lamu a confirmé la tentative d'attaque, disant que près de 30 terroristes armés étaient en mission pour attaquer le camp de Mokowe GSU mais se sont échappés après avoir remarqué la présence d'agents de sécurité.

"Les militants fortement armés s'approchaient du camp de la police en deux groupes vers 1 heure, mais nous les avons maîtrisés et ils ont fui dans la forêt de Boni", a déclaré le policier qui ne voulait pas être identifié par téléphone.

Des témoins ont affirmé que les insurgés se sont retirés dans la vaste forêt de Boni qu'ils utilisent comme cachette pour lancer des attaques contre les villageois de Lamu.

Les policiers qui opèrent dans la région ont indiqué qu'ils étaient en alerte maximum et ils étaient craignaient la possibilité de plus d'attaques dans la région perpétrées par ce groupe.

"Ils ont été aperçus près du camp avec l'intention d'attaquer mais se sont retirés dans la forêt. Il n'y a pas eu de victimes", a indiqué un responsable de la région. Mokowe est situé à environ 35 kilomètres de Milihoi où cinq personnes ont été tuées la semaine dernière.

Une vingtaine de personnes ont été tuées dans la région au cours des deux dernières semaines. Le dernier incident s'est produit la semaine dernière lorsque les militants tuaient un garde du corps de la secrétaire principale des Travaux publics, Mariam El Maawy, son neveu, son chauffeur et deux autres personnes dans la région de Milihoi.

Les militants avaient, une semaine plus tôt, tué 13 personnes dans les régions de Jima et Pandaguo. Lundi, le président Uhuru Kenyatta a ordonné que les terroristes qui terrorisent les habitants de Lamu soient tués et enterrés.

M. Kenyatta s'est engagé à intensifier la guerre contre les terroristes. "Nos citoyens perdent leurs vies. Nos forces de sécurité perdent leurs vies. Ma secrétaire principale a été blessée ici il y a quelques jours", a-t-il déclaré en tournée de campagne politique dans la région de Lamu.

"Nous devons confronter ces terroristes. Je ne m'excuse pas pour les mesures difficiles que nous prenons", a-t-il ajouté, tout en promettant de poursuivre les investissements lourds du gouvernement dans l'infrastructure pour stimuler la prospérité.

"Nous allons les éliminer. Lorsque nous les capturons, nous ne les jètons pas en prison mais nous les enterrerons", a-t-il martelé au sujet des terroristes qui ont transformé la forêt de Boni en aire de jeux.

Le dirigeant kenyan a également demandé à ceux qui vivent dans les zones en proie aux attaques d'Al-Shebab de quitter et de céder la place à une opération en cours là-bas. Il a également demandé aux habitants du comté de Lamu de coopérer avec les agents de sécurité et de fournir des informations qui aideront à arrêter les assaillants.

Les attaques ont affecté le tourisme, l'économie locale et les mouvements. Un certain nombre d'écoles ont également été fermées en raison des incidents. Les élections sont prévues pour le mois prochain, il n'est pas encore clair si les habitants locaux seront en mesure de voter ou pas.

Le corps électoral a exhorté la police à s'assurer qu'il y ait un vote le 8 août. Un couvre-feu a été imposé dans la région dans le cadre des efforts visant à atténuer les attaques.

La police a déclaré que des patrouilles frontalières seront intensifiées le long de la frontière avec la Somalie et dans les camps de réfugiés de Kiunga et Dadaab pour empêcher les insurgés liés à Al-Qaïda fuyant Kismayo d'entrer dans le pays.

Le tourisme au Kenya a connu une baisse du nombre de touristes depuis septembre 2011 lorsque le groupe Al-Shebab a effectué des enlèvements de touristes dans l'archipel de Lamu et de volontaires espagnols.

La ville portuaire, la capitale Nairobi et d'autres régions du Kenya ont subi une série d'attaques à la grenade depuis l'incursion militaire kenyane dans le sud de la Somalie.