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La une du numéro spécial « Un an après » de Charlie Hebdo dévoilée

le Quotidien du Peuple en ligne | 04.01.2016 08h27

Dans quelques jours, la France va commémorer les attentats de janvier dernier qui vit l'équipe du journal satirique Charlie Hebdo tomber sous les balles des terroristes. Le journal vient de dévoiler la une du numéro spécial prévu pour le 6 janvier 2016. Ce numéro spécial, qui sera tiré à un million d'exemplaires, mettra en une un dessin de Riss, actuel directeur de l'hebdomadaire. Cette fois, pas de Mahomet larmoyant comme l'année dernière, expliquant que « tout était pardonné » à l'occasion du « numéro des survivants », les caricaturistes ont choisi de dessiner un dieu monothéiste à longue barbe, les habits tachés de sang et une kalachnikov en bandoulière, avec le sous-titre : « 1 an après, l'assassin court toujours ». Comme d'habitude, Charlie ne fait pas dans la dentelle…

Mais ce n'est pas tout. Le dessinateur Riss, patron du journal, grièvement blessé le 7 janvier, y signe un éditorial rageur pour défendre la laïcité, tapant tous azimuts et dénonçant les « fanatiques abrutis par le Coran » et les « culs-bénits venus d'autres religions » qui avaient souhaité la mort du journal pour « oser rire du religieux ». « Les convictions des athées et des laïcs peuvent déplacer encore plus de montagnes que la foi des croyants », souligne-t-il. « Un mois avant le 7 janvier », rappelle-t-il, « je demandais à Charb si sa protection avait encore un sens. Les histoires de caricatures, tout ça, c'était du passé (...) Mais un croyant, surtout fanatique, n'oublie jamais l'affront fait à sa foi, car il a derrière lui et devant lui l'éternité (...) C'est l'éternité qui nous est tombée dessus ce mercredi 7 janvier ».

Toujours aussi mordant, Riss a poursuivi en disant « Ce matin-là, après le bruit assourdissant d'une soixantaine de coups de feu tirés en trois minutes dans la salle de rédaction, un immense silence envahit la pièce. J'espérais entendre des plaintes, des gémissements. Mais non, pas un son. Ce silence me fit comprendre qu'ils étaient morts ». Malgré le drame, Riss ne semble pas près de baisser les bras, bien au contraire, puisqu'après avoir posé la question « Comment faire le journal après tout ça ? C'est tout ce qu'on a vécu depuis vingt-trois ans qui nous en donne la rage », il a conclu d'une façon mordante « Ce ne sont pas deux petits cons encagoulés qui vont foutre en l'air le travail de nos vies. Ce n'est pas eux qui verront crever Charlie. C'est Charlie qui les verra crever ». Manifestement, Charlie a toujours bon pied bon œil. A bon entendeur...

 

(Rédacteurs :Wei SHAN, Guangqi CUI)
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