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Chine : pour ou contre une maternité de substitution ?

le Quotidien du Peuple en ligne | 04.02.2017 14h39

Suite à la politique universelle de deux enfants adoptée en 2016 par la Chine, le nombre de femmes désireuses d'avoir un deuxième enfant a grimpé en flèche. L'infertilité, cependant, est un problème pour certains couples.

Sur près de 90 millions de familles admissibles pour avoir un deuxième enfant, 60% des épouses sont âgées de plus de 35 ans et la moitié d'entre elles ont plus de 40 ans, a rapporté le Quotidien du Peuple.

«Avec le vieillissement de la gent féminine, le taux de fécondité diminue. Environ 90% des femmes perdent la capacité d'accoucher après l'âge de 45 ans. L'âge moyen pour tomber enceinte pour la dernière fois étant de 40 ans», a expliqué Geng Linlin, directrice adjointe du Centre de médecine clinique de la Commission nationale de la santé et de la planification familiale.

De plus, les bébés nés de mères plus âgées ont des taux plus élevés d'anomalies, pour un chiffre allant de 8 à 15%, si une femme enceinte a plus de 34 ans, a-t-elle ajouté.

En Chine, environ 15 millions de couples souffrent d'infertilité. Le taux global est d’entre 15 et 20%, selon l'Organisation mondiale de la Santé (OMS).

L'infertilité masculine a connu une augmentation ces dernières années. De plus en plus d’hommes connaissant des problèmes d'azoospermie, d'oligospermie ou d'asthénospermie, selon le Quotidien du Peuple.

La maternité de substitution offre aux couples stériles un moyen d'avoir des enfants, mais la pratique est actuellement illégale en Chine. Début 2001, un règlement publié par l'autorité sanitaire du pays a stipulé que les institutions médicales avaient l’interdiction de procéder à des grossesses de substitution de quelque manière que ce soit.

«Même si le sperme et l'œuf sont issus du couple client, cela peut donner à certaines personnes le sentiment d'une relation parent-enfant complexe. Des litiges peuvent survenir si la mère porteuse refuse de retourner le bébé», a indiqué Xue Jun, professeur à la faculté de droit de l'Université de Beijing.

Alors que la maternité de substitution est bannie dans de nombreux pays, comme la France, l'Allemagne, l'Espagne et l'Italie, elle est par contre tolérée notamment en Belgique, aux Pays-Bas, au Danemark et en Finlande. On trouve en Russie des agents de substitution spéciaux, et beaucoup de mères porteuses.

«La maternité de substitution volontaire est accessible dans de nombreux pays. Généralement, les mères porteuses le font gratuitement», a fait remarquer Wang Lina, médecin au Troisième hôpital de l’Université de Beijing. Wang suggère de permettre ce procédé en Chine, mais d’interdire toute pratique commerciale.

Pour Wang Yifang, professeur à l'Université de Beijing, les concepts éthiques ne devraient pas être la barrière à la maternité de substitution. Cette dernière redonnant un espoir aux familles qui ont perdu leur seul enfant. Ajoutant qu’il fallait plutôt établir des règles strictes au lieu de la laisser se développer arbitrairement.

(Rédacteurs :Guangqi CUI, Wei SHAN)
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