La Fintech en plein essor en Chine

Les consommateurs chinois peuvent désormais profiter d'une détaxe en temps réel via leurs smartphones dans trois aéroports : Milan Malpensa, Munich et Helsinki. Une nouvelle prestation qui leur permettra d'économiser des semaines d'attente dans le cas d'un remboursement par carte.

Annoncée jeudi 2 février par Alipay, le service de paiement en ligne de la compagnie Ant Financials, la mesure fait partie de la dernière étape de l'entreprise chinoise de technologie financière (fintech) dans son expansion à l'étranger. Le mois passé, Alipay a démarré une collaboration avec son homologue finlandais ePassi pour effectuer les paiements liés notamment au shopping à bord des vols de Finnair, marquant ainsi les premiers services mobiles dans les airs.

«La Chine est leader mondial dans l'Internet et la technologie financière. Cela grâce à ses entreprises, à son innovation, à son volume du marché et à la densité de sa population», a déclaré Alexander Yin, directeur financier de TCG, société mère de l'opérateur finlandais de paiement mobile ePassi.

Le secteur de la technologie financière a connu une croissance rapide suite à la crise financière de 2008, un ralentissement ayant mis en doute les modèles bancaires traditionnels.

La culture dominante des startups en Chine, la disponibilité importante en capital-risque et le besoin de financement alternatif ont tous contribué à l'essor de ce secteur.

Selon un rapport 2016 publié conjointement par la société auditrice KPMG et l'entreprise d'investissement australienne H2 Ventures, cinq des 10 premières entreprises technologiques financières dans le monde sont chinoises. Ant Financial s'est retrouvé en tête du palmarès. Un autre rapport de EY a indiqué que la Chine comptait huit des 27 licornes du monde - startups d'une valeur de plus d'un milliard de dollars - et ces dernières ont a reçu plus de 2 milliards de livres d'investissement en 2016.

En novembre 2016, le Royaume-Uni a signé un accord avec la Chine pour faciliter l'investissement dans la technologie financière transfrontalière. Le ministre irlandais des Services financiers Eoghan Murphy s'est récemment rendu en Chine à la tête d'une délégation de firmes de l'industrie e, en quête d'opportunités le long des pays de la nouvelle Route de la Soie.

En revanche, les entreprises chinoises les plus importantes de la Fintech se développant au Royaume-Uni englobent les grandes sociétés de données Wind Financial Information et BBD, qui ont toutes deux établi l'année dernière des opérations à Londres.

Connue pour ses algorithmes innovants d'analyse de données, la société BBD présente actuellement des indices spécifiques aux marchés britannique et européen, pour évaluer la crédibilité et le profil de risque des plateformes de financement et des compagnies britanniques. Le service devrait être lancé au second semestre de 2017.

Wind Financial Information, surnommée le «terminal chinois de Bloomberg», envisage de céder aux investisseurs européens ses données sur les classes d'actifs chinois et asiatiques, y compris les actions, obligations, fonds et matières premières.

«Nous nous intéressons de plus en plus aux marchés chinois auprès d'investisseurs institutionnels mondiaux. Si l'action A de la Chine finit par être admise dans l'indice MSCI, il y aura une croissance de la demande mondiale de données financières liées à ce pays», a expliqué Thomas Zhang, directeur général pour l'Europe chez Wind Financial Information.