Le président français appelle les dirigeants européens à refuser la "pression" américaine

Le président français François Hollande a appelé l'Union européenne (UE) à refuser toute "pression" de la part du gouvernement américain et à réfléchir, unie, à son avenir en toute indépendance, notamment en matière de défense, de commerce et dans ses relations avec la Russie.

Il a en outre estimé, à l'occasion d'une conférence de presse tenue dans le cadre du sommet informel de l'UE à La Valette, qu'une Europe "à plusieurs vitesses" pouvait se concevoir.

Un plan a été adopté pendant le sommet pour combattre l'immigration clandestine sur la route centrale de la Méditerranée et préparer le 60e anniversaire du Traité de Rome le 25 mars prochain.

"Il peut y avoir au sein des 28 des opinions différentes (...), mais il y a une unité de l'UE pour prendre toute la mesure de ce qui est en train de se produire", a déclaré le président français.

Il a également averti que l'UE ne devrait pas compter exclusivement sur son alliance, dominée par les Etats-Unis, pour assurer sa défense. L'Union doit construire sa propre défense au sein de l'OTAN, a-t-il estimé, soulignant l'importance pour l'Europe de se doter d'une "autonomie stratégique".

Il a souligné que l'UE devrait défendre ses intérêts, en particulier lorsqu'un pays, en l'occurrence, les Etats-Unis, cherche à changer la situation et à adopter des mesures unilatérales et protectionnistes.

Ce qui compte est la "solidarité" au niveau de l'UE. L'UE ne doit pas avoir l'illusion d'être protégée par un tiers, a estimé M. Hollande.

"Nous devons avoir une conception européenne de notre avenir, sinon il n'y a, à mon avis, pas d'Europe et pas nécessairement de projet pour chacun des pays de pouvoir peser dans le monde", a déclaré le président français, soulignant que son pays s'était doté de sa propre politique de défense et n'avait aucune crainte.

Il a en outre affirmé que le destin de l'Europe ne devait pas être dicté par des parties tierces.