Dernière mise à jour à 09h46 le 04/02
Le gouvernement gabonais a rejeté vendredi à Libreville la résolution du Parlement de l'Union européenne qui menace de sanctionner le pouvoir en place à Libreville accusé de s'être maintenu au pouvoir par la fraude électorale et d'avoir organisé des massacres de populations après la contestation de la réélection du président sortant Ali Bongo Ondimba.
"S'agissant de la résolution adoptée au Parlement européen, nous tenons à faire remarquer que certains parlementaires ont fait preuve depuis le début de négativisme et d'un zèle que rien ne justifie", a déclaré le porte-parole du gouvernement, Alain Claude Bilié By Nzé, lors d'une conférence de presse hebdomadaire.
"Le gouvernement de la République tient à rappeler que les députés européens ne sont pas élus par les populations gabonaises et que de ce point de vu, rien ne leur donne le droit de décider qui est démocrate et qui ne l'est pas", a-t-il affirmé.
"Rien ne leur donne le droit non plus de distribuer les bons points aux peuples africains sauf à considérer que le seul fait d'être député européen, ils exerceraient une sorte d'ascendance morale sur le peuple du monde entier", a-t-il supposé.
"Nous réfutons ce comportement que rien ne justifie, le Gabon est un Etat souverain qui exerce pleinement ses droits et lorsqu'il s'agit de coopération à travers les accords de Cotonou, nous allons examiner toutes les implications de ces accords et nous déterminerons ensuite au moment opportuns si nous pouvons poursuivre cette coopération", a menacé Alain Claude Bilié By Nzé.
Dans sa résolution, le Parlement européen a suggéré au Conseil européen plusieurs sanctions contre le président Ali Bongo Ondimba et son entourage. Il propose aussi le gèle de la coopération avec le Gabon.
M. Bilie By Nze a démontré que le Gabon ne vit pas de l'aide de l'Union européenne. Dans le cadre de l'accord de Cotonou qui régule la coopération entre l'UE et l'Afrique, le Gabon ne reçoit que 8 milliards de FCFA contre plusieurs milliards pour d'autres pays dits très pauvres.
"En définitive le gouvernement de la République rejette les résolutions du Parlement de l'Union européenne car encore une fois les parlementaires ne sont pas les représentants du peuple gabonais", a-t-il conclu.