Chine, expatriation : une carte verte à puce

Les résidents permanents étrangers en Chine verront leur «carte verte» mise à jour à partir du mois de juillet, ce qui leur facilitera la vie et le quotidien dans le pays, selon un plan de réforme publié lundi par le ministère de la Sécurité publique (MPS).

Le permis de résident permanent existant (la carte verte chinoise), sera remplacé par la carte d'identité de résident permanent pour les étrangers.

Similaire à la deuxième génération de cartes d'identité pour les citoyens chinois, la nouvelle carte qui pourra être lue par une machine contiendra une puce dans laquelle les informations d'identité sont conservées, et ces données seront partagées par les chemins de fer, les compagnies aériennes, les hôtels et les banques. La carte disposera également de fonctionnalités anti-contrefaçon.

«Nous travaillons en étroite collaboration avec les départements concernés pour une meilleure préparation technique afin que les nouvelles cartes puissent être facilement utilisées dans les secteurs mentionnés ci-dessus», a expliqué Wang Yugang, un officiel du ministère du Bureau de l'administration des entrées et sorties du territoire chinois.

Un processus qui devrait s'achever avant fin juin, les détenteurs de la carte verte pourront alors se présenter dans les organismes locaux de sécurité publique pour la remplacer. Non échangées, les cartes existantes sont toujours valables jusqu'à la date d'expiration.

«Nous espérons que cette nouvelle carte donnera aux résidents permanents étrangers un sentiment d'appartenance à la nation», a souligné Wang.

La Chine a commencé à délivrer un permis de résidence permanente en 2004. Toutefois, au fil des ans, l'obtention en Chine d'une «green card» est devenue difficile en raison d'exigences élevées. Les chiffres du ministère montrent que de 2004 à 2013, seuls 7 356 étrangers ont obtenu le fameux sésame.

Depuis septembre 2015, les autorités chinoises ont progressivement assoupli les politiques de résidence et d'entrée sur le territoire, ce qui a permis d'attirer plus de talents d'outre-mer pour investir en Chine ou ouvrir des sociétés et stimuler les échanges internationaux.

En 2016 seulement, 1576 étrangers sont devenus résidents permanents, en hausse de 163% en glissement annuel.

Cependant, les détenteurs d'une carte verte se sont longtemps plaints que celle-ci correspondait plutôt à un visa à long terme au lieu de faciliter leur vie quotidienne.

En février dernier, le groupe pilote central pour un approfondissement des réformes, dirigé par le Président Xi Jinping, a approuvé un plan appelant à une nouvelle réforme de la politique de résidence permanente pour les étrangers vivant et travaillant en Chine.

Pour Wang Huiyao, président du Centre pour la Chine et la mondialisation, un groupe de réflexion basé à Beijing, il est vraiment nécessaire et opportun d'avoir une telle réforme.

«Pour autant que je sache, la nouvelle carte d'identité pourra être utilisée indépendamment des passeports et un résident permanent étranger pourra notamment procéder à l'application pour un permis de conduire ou inscrire ses enfants dans une école primaire», a-t-il noté.

Le Pakistanais Ghulam Sajid qui a obtenu un permis de résident permanent en 2013, a déclaré que ces améliorations seront les bienvenues et bien utiles.

«Si elle peuvent fonctionner comme les cartes d'identité du peuple chinois, qui permettent aux gens d'accéder à obtenir des billets de train sans passer par un guichet, monter dans un train en faisant glisser la carte et aussi pour le contrôle dans les hôtels, ce sera beaucoup plus pratique pour nous», a déclaré Sajid, 43 ans, directeur adjoint d'une société de commerce d'importation et d'exportation à Shanghai.

Ajoutant qu'actuellement, s'il se rend dans une banque, il doit présenter son passeport en même temps que sa carte de résident permanent. «C'est très rare pour moi de présenter une seule carte pour prouver mon identité.»

Il espère également que la nouvelle carte permettra l'inscription sur les applications de paiement mobile, ainsi que l'utilisation des machines dans les hôpitaux pour s'enregistrer, lire les rapports médicaux et effectuer des paiements.