Dernière mise à jour à 08h46 le 18/05
Officiellement, la Chine compte quelque 708 millions d'hommes. Mais selon la Changshan Biochemical Pharmaceutical, une entreprise pharmaceutique locale, 140 millions d'entre eux souffrent de dysfonctions érectiles -en termes plus crus, ils sont plus ou moins impuissants. Cette affirmation a fait grand bruit, et par la même occasion constitué un vigoureux coup de publicité pour la société, qui en a par la même occasion largement bénéficié dans la journée du 16 mai après avoir obtenu l'autorisation de vendre une drogue semblable au Viagra dans le pays. Elle a ainsi gagné 10% (la limite journalière maximale autorisée) à la Bourse de Shenzhen.
Les actions de la société, dont le siège est dans la province du Hebei (nord de la Chine) ont ainsi bondi après que les régulateurs aient donné à l'une de ses filiales de la province du Jiangsu (sud de la Chine) l'autorisation de fabriquer une version générique du médicament. Tout est parti d'une tentative d'expliquer la taille du marché du médicament : Changshan, dont le siège se trouve à Shijiazhuang, affirme que plus de 140 millions d'hommes en Chine souffrent de dysfonctions érectiles, que des médicaments similaires au Viagra -qu'elle fabrique- peuvent soigner.
« Supposons que 30% d'entre eux reçoivent un traitement, le chiffre serait de 42 millions de personnes », a déclaré l'entreprise, qui produit principalement de l'héparine anticoagulante, une substance notamment utilisée dans certaines pathologies cardiaques, dans une déclaration diffusée à la Bourse de Shenzhen. « Supposons ensuite que tous ceux qui suivraient ce traitement pourraient tous utiliser les médicaments plusieurs fois, alors la taille du marché potentiel pourrait atteindre des dizaines de milliards de yuans. L'espace du marché est vaste ».
La Chine compte 708 millions d'hommes, selon les derniers chiffres officiels disponibles, ce qui fait un total d'un homme sur cinq impuissant, sur la base des chiffres de Changshan, dont l'authenticité a toutefois été remise en question après l'annonce. Pour autant, Changshan a déclaré au journal Securities Times que l'entreprise n'exagérait pas le chiffre et qu'elle disposait même de deux rapports de recherche pour étayer ses prétentions. L'enjeu est de taille, car les brevets du géant pharmaceutique Pfizer, qui fabrique le Viagra, ont expiré en Chine en 2014, laissant les entreprises nationales en mesure de développer des médicaments génériques à partir du principe actif du médicament d'origine.